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Des créateurs poursuivent Shein en justice pour violation du droit d'auteur

Les trois plaignants, qui ont intenté une action en justice le 11 juillet, affirment que Shein a vendu des copies exactes de leur travail.

Shein se trouve une nouvelle fois dans la tourmente. La plateforme de vente en ligne aux prix imbattables, se trouve dans le viseur de trois créateurs américains pour violation du droit d'auteur, rapporte le média spécialisé TechCrunch.

Les créateurs Krista Perry, Larissa Martinez et Jay Baron affirment dans leur plainte que Shein, connu pour la fast-fashion, "s'est enrichie en commettant des infractions à maintes reprises, dans le cadre d'un racket long et continu. Il n'est pas exagéré de suggérer que le modèle de conduite de Shein implique de nouvelles infractions au droit d'auteur et à la marque".

Krista Perry, l'une des plaignantes, affirme que Shein a mis en vente des copies exactes de son graphique "Make it Fun". Elle raconte que lorsqu'elle a contacté Shein, pour lui faire part de sa réclamation, la société a proposé 500 dollars et de participer à une collaboration, ce qu'elle a refusé. Jay Baron affirme lui que Shein a volé sa création: un écusson brodé avec la phrase "Hello, I'm Trying My Best".

Par ailleurs, les trois créateurs reprochent à Shein d'utiliser des "algorithmes secrets" pour déterminer les tendances de la mode. Selon eux, les algorithmes "ne pourraient pas fonctionner" sans générer des copies exactes des œuvres des artistes.

Plus surprenant, les plaignants estiment que Shein violent la loi RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act) visant à l'origine le crime organisé. Dans ce cas, le racket s'applique pour la "violation flagrante du droit d'auteur".

La plainte allègue également que la structure d'entreprise de Shein est telle qu'elle permet à celle-ci d'"éviter toute responsabilité" et d'"éviter de divulguer des informations de base". De cette manière, l'organisation dont fait preuve Shein et l'ampleur du phénomène sont assimilables à une forme de racket et donc à la loi RICO, selon les plaignants.

De son côté, Shein a déclaré à l'agence de presse américaine AP qu'il "prenait au sérieux toutes les réclamations pour violation, et nous prenons des mesures rapides lorsque des plaintes sont déposées par des titulaires de droits de propriété intellectuelle valides".

En juin dernier, Shein avait invité des influenceuses à visiter l'une de ses usines en Chine. Une opération vivement critiquée, comme un "amas de propagande". Shein est notamment soupçonné de participer à l'exploitation de la population ouïghoure et de participer à la destruction de la planète en proposant environ 7000 nouveaux vêtements sur son site.

Margaux Vulliet