Tech&Co
Cybersécurité

Signal fustige la circulaire d'Elisabeth Borne qui remet en question sa sécurité

Meredith Whittaker, la présidente de Signal, dénonce des "informations erronées" au sujet des "failles de sécurité" présente au sein des principales applications de messagerie évoquées par une circulaire signée par Elisabeth Borne.

La critique ne passe pas. Meredith Whittaker, patronne de la messagerie Signal a vertement critiqué la circulaire de la Première ministre Elisabeth Borne sur le manque de sécurité de l'application de messagerie.

Si elle ne conteste pas la décision, qui exige des ministres et des membres de cabinet de supprimer, avant le 8 décembre prochain, toutes les applications de messagerie non auditées par l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI), - et notamment Signal - Meredith Whittaker s'est émue, dans un message publié mercredi 30 novembre sur Twitter, de la remise en cause du niveau de sécurité en vigueur sur Signal.

La circulaire accuse, en effet, "les principales applications de messagerie instantanée grand public (...) de comporter des failles de sécurité" et de "ne pas assurer la sécurité des conversations et des informations partagées par leur intermédiaire".

"Ne diffusez pas d'informations erronées"

"La Premiere ministre française oblige les ministres à utiliser une petite application de messagerie française (Olvid, ndlr). D'accord. Mais je suis alarmé par le fait qu'elle invoque des 'failles de sécurité' dans Signal pour justifier cette décision. Cette affirmation n’est étayée par aucune preuve et est dangereusement trompeuse, en particulier venant du gouvernement", a-t-elle fustigé.

"Si vous voulez utiliser un produit français, allez-y! Mais ne diffusez pas d'informations erronées en cours de route. Signal fait l'objet d'un audit indépendant, est une source ouverte et notre protocole est testé depuis plus de 10 ans. Nous prenons au sérieux la question de la divulgation responsable et nous donnons la priorité à tous les rapports à l'adresse security@signal.org", poursuit la présidente de Signal.

L'alternative française Olvid

Ces déclarations interviennent alors que la circulaire, adressée à tous les ministres et membres de cabinet, les oblige à renoncer à Whatsapp, Telegram et Signal au profit d'Olvid, une application française. Disponible gratuitement sur iOS et Android, elle est présentée par le gouvernement comme l'alternative à utiliser désormais.

"Je vous demande de prendre toutes les dispositions pour assurer le déploiement de l'application Olvid sur les téléphones et ordinateurs des membres du Gouvernement et des cabinets ministériels, en remplacement de toute autre messagerie instantanée déployée hors d'une maîtrise publique, pour le 8 décembre 2023 au plus tard", impose ainsi la circulaire.

Le document indique par ailleurs que les membres du gouvernement peuvent utiliser Tchap, une autre application française de messagerie sécurisée déployée en 2019.

Louis Mbembe