Un maître-chanteur de visiteurs de sites porno condamné à six ans de prison

Grâce à un logiciel malveillant, un étudiant britannique a réussi à soutirer plusieurs centaines de milliers d'euros à ses victimes. Il leur faisait croire qu'il possédait des enregistrements de leurs visites sur des sites pornographiques.

Cet étudiant britannique de 24 ans faisait chanter des utilisateurs de sites pornographiques. Pour ces faits, Zain Qaiser, originaire de Londres, vient d'être condamné à six ans de prison ferme, révèle la BBC. Si les enquêteurs ont estimé son profit à plus de 800.000 euros, il pourrait en fait approcher les 4,6 millions d’euros. 

Piratage © BBC

De fausses publicités sur des sites pornographiques 

Loin d’être un débutant en matière de piratage, Zain Qaiser a commencé à tirer de l’argent de cette activité illégale à 17 ans. En l'occurrence, pour faire chanter les amateurs de sites porno, il a collaboré avec un hacker russe avec qui il a partagé le butin. Ils ont infecté des ordinateurs avec un "ransomware", un logiciel malveillant qui prend en otage les données de la victime et exige de lui une rançon pour accéder de nouveau à sa machine.

Le logiciel malveillant était caché derrière de fausses publicités affichées sur des sites pornographiques. Selon la National Crime Agency (NCA), l’agence britannique de lutte contre le crime organisé, ces fausses réclames se sont affichées sur 21 millions de navigateurs chaque mois. 

Les pirates faisaient ensuite croire aux victimes qu’ils possédaient des enregistrements webcam de leurs visites sur ces sites et qu’ils devaient payer s’ils ne souhaitaient pas les voir diffusés sur internet. Certains ont préféré accepter.

"Pour des raisons évidentes, peu de gens sont allés porter plainte auprès des forces de l'ordre", a expliqué le procureur Joel Smith. 

La NCA affirme que Zain Qaiser a continué ses activités illégales jusqu’en décembre 2018. Soit quatre ans après sa première arrestation, intervenue en 2014. Si l’affaire n'a été jugée que des années plus tard, c'est qu'elle nécessitait l’intervention d’enquêteurs hautement qualifiés en informatique. 

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech