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Test de l'Asus ROG Ally: que vaut la console portable qui embarque vos jeux PC?

Nous avons passé plusieurs mois avec la ROG Ally, la console portable PC d’Asus qui veut rivaliser avec le Steam Deck. Un modèle qui mise sur la puissance de sa portabilité pour régner sur un marché en pleine croissance.

Sortie en juin, la ROG Ally est une console portable qui veut séduire les joueurs PC en leur permettant de télécharger les jeux qu’ils possèdent sur différentes plateformes et de jouer en mobilité. Sur un marché où le Steam Deck, pionnier du genre, régnait en maître, suivi de près par la marque Ayaneo et ses multiples déclinaisons de consoles de jeu portables.

En ce 16 octobre, Asus se permet même de sortir en France une nouvelle déclinaison de sa console qui connaît un succès fulgurant. Vendue initialement à 800 euros avec une puce AMD Z1 Extreme très puissante, la ROG Ally est désormais disponible en version Z1 légèrement moins performante, mais suffisante pour de nombreux joueurs, et proposée à seulement 700 euros (avec une offre de reprise d'anciennes consoles, même le Steam Deck, pour alléger la facture).

Ses atouts

Une ergonomie parfaite en main

Proposée en blanc, avec un design assez futuriste emblématique de la marque, la ROG Ally a misé sur une ergonomie parfaite pour de nombreuses mains, même petites. Les angles légèrement biseautés (mais arrondis) permettent une bonne prise en main et, surtout, à la différence de l’imposant Steam Deck, se calent bien au niveau des paumes. Son poids assez léger (608 g) aide aussi énormément. On apprécie aussi la configuration des boutons et sticks façon manette Xbox.

Seul souci du blanc: la console va être assez vite salissante si vous la laissez traîner et aucune pochette de protection n’est fournie. Il faudra se tourner vers la boîte de transport proposée en sus.

Cyberpunk 2077 sur la console portable Asus ROG Ally
Cyberpunk 2077 sur la console portable Asus ROG Ally © Tech&Co

On trouve un écran LCD 1080p de 7 pouces avec un taux de rafraîchissement de 120 Hz pour apporter du confort sur les jeux les plus exigeants visuellement et les plus nerveux. L’écran est assez lumineux et réactif. 

Pour éventuellement ajouter de la puissance, Asus a prévu un port propriétaire au-dessus, juste à côté du port USB-C, afin de connecter éventuellement la puissante carte graphique Asus XG Mobile. Sur la tranche supérieure, on trouve aussi l’aération pour la ventilation qui s'avère plutôt silencieuse et empêche la console de trop chauffer (à part la zone écran par moment). 

Qui dit PC gaming miniaturisé dit forcément LED colorée dans tous les sens. Les anneaux des boutons, au dos de la console… tout se désactive depuis les paramètres pour économiser de l'énergie et vos yeux.

Asus ROG Ally
Asus ROG Ally © Tech&Co

Un large catalogue

C’est l’une des différences avec la concurrence. Asus n’étant pas vendeur de jeux comme Valve pour son Steam Deck, la ROG Ally s’est alliée avec un maximum de partenaires (Steam, GOG.com, Electronic Arts, Epic, etc.). Xbox propose même son PC Game Pass sans passer par le cloud.

Seul bémol de la ROG Ally: l’installation fastidieuse des bibliothèques de jeux dans Armoury Crate avec l’obligation de charger chaque lanceur sur la console pour qu’ils soient centralisés. On aurait préféré n’avoir qu’à rentrer ses identifiants pour tout rappeler.

L'interface Armoury Crate de la ROG Ally
L'interface Armoury Crate de la ROG Ally © Asus

Asus a eu la bonne idée d’opter pour un stockage de 512 Go au lieu des 256 Go initialement prévus. Et ce n’est pas de trop pour faire le plein de titres et jouer en balade. Il y a sinon la possibilité d’ajouter du stockage via le port microSD prévu (jusqu’à 2 To supplémentaires).

Une puissance au choix

Désormais, vous avez le choix entre deux versions de la console: avec un processeur AMD Ryzen Z1 ou Z1 Extreme. C’est la seule différence entre les deux appareils avec la même RAM à disposition (16 Go), mais 6 cœurs pour le CPU contre 12 cœurs. Elle va cependant être de taille avec de 8 à 50% de performances en moins selon les jeux. Pour certains jeux très ambitieux comme Cyberpunk 2077, il ne faudra pas chercher à pousser un peu trop les curseurs, mais cela reste largement jouable confortablement. Il est alors préférable de jouer en 720p en 15 W.

La ROG Ally peut aussi se connecter à un écran
La ROG Ally peut aussi se connecter à un écran © Asus

L’interface polyvalente

La ROG Ally tourne sous Windows 11, ce qui est un peu sa force et sa faiblesse. À cela s’ajoute l’interface Armoury Crate qui va permettre la gestion du catalogue et des paramètres ainsi qu’un bouton à gauche pour différentes options: les modes de jeu (Turbo/Performance/Silencieux) avec quatre modes de consommation différents selon que vous soyez branché sur secteur ou non (de 10 à 30 W). C’est là qu’il faudra jouer avec les réglages pour optimiser sa qualité de jeu, sans opter systématiquement pour le Turbo à 25 ou 30 W.

Le menu commandes et réglages de la Asus ROG Ally
Le menu commandes et réglages de la Asus ROG Ally © Tech&Co

Nos réserves

Windows 11: sa force et sa faiblesse

À la différence du Steam Deck qui tourne sous Steam OS conçu par Valve et optimise l’ensemble des paramètres et compatibilités, Asus s’en est remis à Windows 11. C’est un atout pour ceux qui voudraient connecter un clavier et une souris en Bluetooth pour profiter de leurs documents et autres mails à renvoyer rapidement. Sur un petit écran, ce n’est pas vraiment pratique. 

Vous pouvez toujours connecter la ROG Ally à un écran externe en USB-C. C’est aussi Windows 11 qui nous a fait rencontrer les quelques bugs croisés, avec un manque de stabilité parfois et, globalement, une ergonomie de l’interface assez inadaptée. La bascule entre la gestion tactile et les commandes boutons ne s’opère pas toujours très bien. Certains jeux comme Civilization VI ont nécessité d'utiliser les deux systèmes pour jouer, ce qui est loin d’être pratique et fluide. Une mise à jour pourrait résoudre le problème.

Asus ROG Ally
Asus ROG Ally © Tech&Co

Une autonomie en hausse, mais toujours légère

Grâce à la baisse de puissance, la ROG Ally Z1 gagne forcément en autonomie. On peut rallonger à une heure pour certains titres. Évidemment, pour les jeux de tir ou gourmands en ressources, cela sera moindre, mais pour les jeux 2D ou indépendants moins exigeants, on peut espérer atteindre presque les 2h30-3 h de jeu en continu avant d’être à plat. La console est fournie avec son chargeur 65 W.

Conclusion

L’Asus ROG Ally est une console portable extrêmement agréable à utiliser. Si vous avez une belle collection de jeux PC sur différentes plateformes, vous serez heureux de pouvoir en profiter loin de votre ordinateur. Nous l’avons expérimentée dans tous les types de transports, en vadrouille, avec des jeux très différents: la console portable est un compagnon parfait en toutes circonstances.

Si vous n’êtes pas un "hardcore gamer" adepte des réglages poussés au maximum, la différence entre les modèles Z et Z1 Extreme ne sera pas forcément flagrante en termes de performances. Les fans de jeux indépendants et 2D peuvent se contenter de la nouvelle venue pour économiser quelques précieux euros sans avoir une expérience dégradée pour autant. Il ne reste plus qu’à améliorer la fluidité d’Armoury Crate et l’autonomie pour avoir un produit parfait.

Melinda Davan-Soulas