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Masques, gels hydroalcooliques: sur le Web, il vaut mieux éviter certains vendeurs

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Face à la rareté des produits luttant contre le coronavirus, de nombreux sites marchands multiplient les offres. Certains misent sur la peur pour mettre en avant de bien mauvaises affaires.

Ils sont recherchés dans toutes les pharmacies de France, et leurs prix ont bondi au point d’inciter le gouvernement à prendre des mesures d’encadrement. Les produits “anti-coronavirus”, à commencer par les gels hydroalcooliques et les masques sanitaires (dont le port n’est pas recommandé pour l’immense majorité de la population), se multiplient sur de nombreuses plateformes en ligne, parfois peu regardantes sur la qualité et la fiabilité des produits vendus.

Amazon face au défi des vendeurs tiers

Amazon vend des millions de produits expédiés depuis ses propres entrepôts, dont la qualité et le bon respect des normes européennes sont contrôlés. Mais la majorité du chiffre d’affaires de l’entreprise américain est généré par des “vendeurs tiers”, des entreprises qui utilisent Amazon comme simple plateforme de vente en ligne, sur lesquels la firme n’a qu’un contrôle limité.

Afin de limiter les dérives, elle a annoncé la suppression d'un million de produits liés au coronavirus.

Capture d'écran d'Amazon
Capture d'écran d'Amazon © BFMTV.COM

Ces derniers jours, les vendeurs tiers ont été les principaux fournisseurs de masques sanitaires, avec des prix parfois stratosphériques - et des augmentations de l’ordre de +1000%.

En théorie, ils doivent respecter la réglementation française. En pratique, il est difficile de s’assurer de la bonne qualité des produits à caractère médical. Pour se fournir sur le site, il est préférable de s’en tenir aux produits suivi de la mention “Expédié et vendu par Amazon”. 

"Amazon exige des vendeurs qu'ils fournissent des informations vérifiées quant aux produits qu’ils proposent et nous supprimons les offres qui sont en violation des règles en vigueur" rappelle l'entreprise auprès de BFM Tech.

Facebook lutte, Le Bon Coin fait le ménage

Comme Le Bon Coin, Facebook propose un service de vente entre particuliers, baptisé “Marketplace”. Abritant de nombreuses offres de contrefaçons, la plateforme ne contrôle pas les produits expédiés par les utilisateurs. Les masques et gels hydroalcooliques qui y sont vendus ne peuvent donc démontrer leur efficacité, voire leur absence de dangerosité.

Auprès de BFM Tech, Facebook assure que les ventes de produits médicaux et de santé sont interdites, et que de nombreuses annonces liées au coronavirus ont été supprimées. 

Capture d'écran de la marketplace de Facebook
Capture d'écran de la marketplace de Facebook © BFMTV.COM

Infesté d’annonces de masques sanitaires depuis le début du mois de février, Le Bon Coin a récemment promis de supprimer les annonces mentionnant le terme “coronavirus”. Au 4 mars, la promesse semble avoir été tenue. A cette heure, plus aucune annonce ne ressort par une recherche de ce terme.

Wish et Joom en roue libre

Deux grands acteurs de la vente en ligne semblent toutefois avoir renoncé à tout encadrement des prix ou des produits liés au coronavirus. Sur Wish et Joom, qui se distinguent habituellement par la vente de produits à bas prix - parfois très peu qualitatifs et non conformes aux réglementations européennes, des centaines d’offres de lots de masques sanitaires (chirurgicaux ou FFP2 pour la plupart) apparaissent après une recherche du mot-clé “coronavirus”. Elles figurent aux côtés de produits plus extravagants, comme des chapeaux de pêche.

Capture d'écran du site Joom
Capture d'écran du site Joom © BFMTV.COM
Capture d'écran du site Wish
Capture d'écran du site Wish © BFMTV.COM

Pour l’internaute, il est totalement impossible de s’assurer que ces produits soient fonctionnels et efficaces. Les masques chirurgicaux, qui ne suffisent pas à protéger un individu du virus, sont pour la plupart faussement estampillés “anticoronavirus”. 

Capture d'écran du site Wish
Capture d'écran du site Wish © BFMTV.COM

Contrairement à leurs habitudes, Joom et Wish - qui regroupent également des milliers de vendeurs tiers - affichent cette fois des prix élevés, voire très élevés. Avant la propagation du virus en Europe, un lot de 100 masques jetables était vendu à 20 euros. Soit 20 centimes l’unité. Sur Wish, une prétendue promotion fait passer un lot de 50 pièces de 211 euros (4,20 euros l’unité, soit vingt fois le prix du marché) à 23 euros, soit près de 50 centimes l’unité. Un investissement aussi important que risqué.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co