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Coronavirus: comment profiter d’une téléconsultation (en protégeant ses données personnelles)

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Pour contrer la propagation du coronavirus, le gouvernement entend faciliter le recours à la télémédecine. Plusieurs solutions s’offrent aux patients pour échanger à distance avec leur médecin, tout en préservant leurs données personnelles de santé.

Malgré un décollage poussif dans l’Hexagone, la téléconsultation, prise en charge par l’Assurance Maladie depuis 2018, pourrait entrer dans les habitudes des Français lors de l’épidémie de coronavirus.

Afin de désengorger les urgences et les cabinets médicaux, le gouvernement a largement facilité le recours à la consultation à distance, en l’ouvrant à toutes les applications d’appels vidéo jusqu’à la fin du mois d’avril. Entre acteurs historiques et applications de messagerie, voici comment accéder à une téléconsultation, tout en protégeant ses données personnelles.

> Quel équipement?

La téléconsultation ne nécessite pas d’équipement spécifique. Pour échanger avec son médecin, il suffit d’un ordinateur et d’une webcam, ou d’un smartphone. La bonne qualité de l’échange est en revanche dépendante de la connexion de l’utilisateur. Avant de joindre son médecin, il vaut mieux s’assurer de disposer d’un bon réseau Wi-Fi - privé et protégé par un mot de passe - ou d’une connexion 4G satisfaisante.

> Quelle plateforme spécialisée?

Plusieurs entreprises développent leurs solutions intégrant chaque étape de la téléconsultation. Elles proposent des outils permettant d’obtenir un rendez-vous auprès d’un médecin partenaire, d’une plateforme de visioconférence, de paiement et de stockage (sécurisé) des données personnelles.

En France, le leader n’est autre que Doctolib, champion de la prise de rendez-vous médicaux, qui développe son service de télémédecine depuis plusieurs mois. Début mars, l’entreprise a annoncé que chaque médecin pourrait accéder gratuitement à sa plateforme de téléconsultation - habituellement facturée 79 euros par mois - pour mieux lutter contre le coronavirus. Entre le lundi 2 et le lundi 9 mars, une hausse de 60% du nombre de téléconsultations à été observée, annonce la plateforme à BFM Tech. Concurrent de Doctolib, le site MesDocteurs a quant à lui enregistré une hausse de 40% sur les deux dernière semaines.

> Quelle application de messagerie?

Jusqu’à fin avril, le décret du gouvernement autorise la téléconsultation avec “n'importe lequel des moyens technologiques actuellement disponibles pour réaliser une vidéotransmission”. Exceptionnellement, les plateformes spécialisées et agréées par le ministère de la Santé vont être concurrencées par de simples applications de messagerie vidéo telles que Skype, Facebook Messenger, ou WhatsApp.

Toutefois, le choix de l’application doit être guidé par la protection de ses données personnelles, notamment si l’échange est suivi de l’envoi de documents sensibles, tels que des ordonnances. Il est recommandé d’opter pour des applications appliquant le chiffrement de bout en bout, qui exclut tout accès de la part de l’opérateur de la plateforme. C’est le cas de WhatsApp, mais également de FaceTime (uniquement compatible avec les produits Apple), ou enfin de l’application Signal.

> Quelle solution de stockage des données de santé?

Pour échanger des documents avec un médecin en dehors des plateformes spécialisées, la solution à privilégier reste le Dossier Médical Partagé (DMP), un carnet de santé numérique dont le contenu est stocké sur un serveur sécurisé et adapté aux données de santé. Une fois celui-ci créé, le patient peut autoriser un médecin à y accéder et à y ajouter des documents sensibles, nécessitant un haut niveau de sécurisation.

Faute de DMP, le patient peut opter pour d’autres solutions de stockage, qui doivent être sélectionnées selon le niveau de chiffrement. Des messageries “classiques” telles que les services de mails les plus répandus (Gmail, Hotmail, Outlook etc.) sont à exclure en raison de l’absence de chiffrement de bout en bout.

“Les informations figurant dans les comptes rendus médicaux étant protégées par le secret médical, le recours à une messagerie sécurisée est une solution à privilégier. A défaut de messagerie sécurisée, l’usage d’une messagerie professionnelle avec un chiffrement de la pièce jointe peut présenter des garanties suffisantes” rappelle ainsi la Cnil. Certains services tels que kDrive ou Tresorit proposent un chiffrement plus poussé que ceux des géants américains.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co