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Attentat de Buffalo: Facebook diffuse toujours des images, accompagnées de publicités

Une fusillade raciste a fait dix morts à Buffalo aux Etats-Unis, le 14 mai 2022

Une fusillade raciste a fait dix morts à Buffalo aux Etats-Unis, le 14 mai 2022 - Scott OLSON - AFP

Malgré sa volonté apparente de supprimer tout accès à la vidéo de l’attentat, Facebook permet toujours aux internautes de la trouver. La plateforme a même recommandé certains termes de recherche jugés “populaires”.

C’est un symbole de la difficulté à laquelle font face les réseaux sociaux lorsqu’ils doivent faire disparaître totalement un contenu de leur plateforme, notamment les vidéos en direct. Comme le rapporte le New York Times, Facebook permet toujours à ses utilisateurs d’accéder aux images de l’attentat raciste de Buffalo (Etats-Unis) qui a fait dix morts, perpétré par un terroriste suprémaciste blanc.

D’après des tests effectués par le New York Times et le Tech Transparency Project, le simple fait d’inscrire certains termes (non communiqués) dans la barre de recherche de Facebook redirige vers des extraits de la vidéo du tueur, qui a initialement diffusé son acte en direct sur Twitch. Facebook diffuse par ailleurs des liens vers la séquence, hébergée sur d’autres sites.

Termes suggérés par Facebook

Comme le précise le média américain, ces résultats de recherche sont parfois eux-mêmes encadrés de publicités. Ce qui signifie que Facebook n’a pas démonétisé les termes liés à l’attentat et est rémunéré pour cette diffusion.

Dans certains cas, l’internaute est même invité par la plateforme à cliquer sur certains termes suggérés par cette dernière, désignés comme “populaires”.

Comme le rappelle le New York Times, Facebook - au même titre que tous les réseaux sociaux - peuvent pourtant aisément contrôler l’utilisation de certaines recherches.

“Voulez-vous vraiment continuer? Cette recherche contient peut-être du contenu graphique ou violent pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes” affiche par exemple Facebook lorsqu’un internaute recherche le terme “massacre”.

La mise en garde diffusée par Facebook lorsqu'un internaute recherche le terme "massacre"
La mise en garde diffusée par Facebook lorsqu'un internaute recherche le terme "massacre" © BFMTV
“Notre objectif est de protéger nos utilisateurs des contenus choquants, y compris lorsque des acteurs malveillants sont déterminés à les diffuser le plus possible” rappelle un porte-parole de Facebook au New York Times.

Facebook avait déjà fait face à de nombreuses critiques lors de l’attentat de Christchurch, déjà perpétré par un suprémaciste blanc, en Nouvelle-Zélande, qui avait tué 51 personnes le 15 mars 2019 et diffusé son acte en direct sur les réseaux sociaux. A l’époque, Facebook assurait avoir supprimé 1,5 million de vidéos du massacre.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co