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"Meurtres" et "harcèlement": des victimes attaquent Apple à cause de son Airtag

Des dizaines de victimes se sont alliées à une plainte collective contre l'entreprise, estimant que sa balise n'offre pas la sécurité nécessaire.

Plusieurs dizaines de victimes, principalement américaines, se sont jointes à une plainte collective visant Apple, en raison d'une utilisation malveillante -voire dangereuse- de son Airtag. La petite balise commercialisée par Apple depuis 2021 aurait eu pour conséquences des cas de harcèlement, d'agression voire de meurtre, selon cette plainte collective.

La première plainte, deposée fin 2022 auprès d'une cour fédérale à San Francisco, a initié un mouvement collectif de dizaines de victimes ayant été harcelées au moyen de cette balise, depuis des mois. Aux États-Unis seulement, au mois d'avril, plus de 150 cas de harcèlement et d'espionnage via des Airtag ont été rapportés à la police.

Des plaintes par dizaines

"Les conséquences ont été très sévères: de multiples meurtres se sont produits après que les auteurs ont traqué leur victime au moyen d'Airtag", rapporte le document, publié le 6 octobre, et relayé par le média spécialisé Ars Technica.

L'une des plaintes fait notamment état d'un meurtre à Indianapolis. Une femme avait pisté son conjoint grace à la balise, qu'elle avait dissimulée dans sa voiture. Elle l'avait alors suivi dans un bar puis l'avait renversé, le tuant sur le coup.

Depuis la commercialisation de l'Airtag en 2021, les témoignages de victimes n'ont cessé d'affluer, aux États-Unis, mais aussi en France. Début 2022, à Paris mais aussi à Amiens, des cas avaient été enregistrés auprès de la police.

Les Airtag ont pour but premier d'être déposés, par exemple, dans un sac ou sur un porte-clés, afin d'éviter de perdre ses affaires. C'est en le localisant avec son smartphone que l'on peut le retrouver, avec une grande précision. Les harceleurs ont tourné cette technologie à leur avantage, en le déposant par exemple dans la voiture de leur victime ou en le dissimulant dans un sac à main.

Des efforts insuffisants

"Ce qui différencie les Airtag de la concurrence, c'est leur précision sans égale, leur facilité d'usage, et leur bas coût. Pour seulement 29 dollars (39 euros en France), ils sont devenus une arme de choix pour les harceleurs et les agresseurs", rapporte la plainte.

Cependant, parmi les témoignages recueillis dans la plainte, un certain nombre de victimes indiquent qu'elles n'avaient aucune idée de ce qu'était un Airtag avant d'être confrontées à ce type de harcèlement.

Face à cette situation, Apple a proposé une série de mesures destinées à mieux protéger les victimes, comme le fait de faire sonner un Airtag lorsqu'il est loin de son propriétaire pendant un certain temps. Le système d'exploitation Android a également mis en place un dispositif permettant de localiser ce type d'appareils à proximité. Mais les victimes à l'origine de la plainte estiment que ces efforts sont encore insuffisants.

Victoria Beurnez