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Streaming: Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video ont versé 345 millions d'euros pour la création française en 2022

Depuis juillet 2021, les services étrangers de vidéo sur abonnement sont soumis aux mêmes règles de contribution au financement de la création française que les groupes de télévision traditionnels.

345 millions d'euros. C'est la contribution des trois géants du streaming - Netflix, Disney+ et Amazon Prime Video - à la production audiovisuelle et cinématographique française en 2022, en vertu des obligations de financement qui leur sont applicables depuis deux ans, selon un bilan dévoilé par l'Arcom ce mardi 19 décembre.

Depuis la parution d'un décret en ce sens en juillet 2021, transposant une directive européenne, les services étrangers de vidéo sur abonnement sont soumis aux mêmes règles de contribution au financement de la création française que les groupes de télévision traditionnels (TF1, France Télévisions, Canal+, etc) établis dans l'Hexagone.

Concrètement, ils doivent consacrer 20% à 25% de leur chiffre d'affaires en France au financement de la production d'œuvres audiovisuelles (séries, fictions, spectacle vivant, théâtre, etc.) et cinématographiques, pour un total évalué au moment de la réforme entre 250 et 300 millions d'euros par an.

Netflix, plus gros contributeur

En 2022, première année pleine d'application de ces obligations, la contribution des trois plateformes Prime Video, Disney+ et Netflix a ainsi atteint 345 millions d'euros, après 186 millions d'euros en 2021, relève l'Arcom, chargé de faire respecter ces règles.

Le régulateur de l'audiovisuel ne précise pas la part versée par chacune des plateformes en raison du secret des affaires, mais confirme que Netflix est le plus gros contributeur.

Au total, les dépenses retenues au titre des obligations en production audiovisuelle et cinématographique s'élèvent à près de 1,6 milliard d'euros en 2022 (contre 1,4 milliard en 2021), un montant financé à près de 80% par les chaînes de télé traditionnelles.

"D'où la très grande vigilance apportée par l'Arcom à la pérennité du modèle économique de ces groupes traditionnels, qu'ils soient publics, privés, gratuits, payants" a souligné mardi lors d'un point presse Antoine Boilley, membre du collège de l'Arcom.

Le quart de la contribution

"Il en va de toute la dynamique du financement de notre industrie de programmes", a-t-il ajouté, vantant par ailleurs un "bilan positif et dynamique".

Dans le détail, près de 1,2 milliard d'euros ont été versés à la production télé - dont la contribution des plateformes représente désormais le quart - et 415 millions à la production cinématographique, financée à 86% par les éditeurs de télévision traditionnels.

Pour l'exercice 2023, deux nouvelles plateformes étrangères, Crunchyroll (rachetée par Sony en 2021) et Apple TV+, seront soumises à ces obligations de financement, a annoncé Antoine Boilley.

W.G avec AFP