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Les Soprano, Game of Thrones... la plateforme Max arrive en France avec tous les classiques HBO

Un nouvel acteur du streaming arrive en France: Max, plateforme du géant du divertissement Warner Bros. Discovery. Elle arrive avec un catalogue très fourni, agrémenté de quelques nouveautés, dont trois séries françaises.

Une plateforme de streaming de plus. Dans un marché déjà bien saturé, Max, plateforme du puissant groupe Warner Bros. Discovery, sera lancée en France "avant les Jeux olympiques 2024". Avec une petite déception: alors que la plateforme sera disponible dans la plupart des pays d'Europe le 21 mai, la France, tout comme la Belgique, les Pays-Bas et la Pologne, devra attendre plus longtemps.

"Max, capitalise sur notre riche héritage en Europe en fusionnant une multitude de contenus en une destination unique", a déclaré Jean-Briac Perrette, président de la division streaming et jeux de Warner Bros. Discovery, lors d'une keynote au festival Séries Mania.

Comme chez la concurrence, plusieurs formules sont proposées. Le forfait "Basique" avec publicité et qualité HD, le forfait "Standard" sans publicité et qualité HD, ainsi que le forfait "Premium" sans publicité et qualité 4K. Les prix français n'ont toutefois pas été dévoilés.

Notons qu'à la différence des autres plateformes, Max impose une limite de téléchargements pour les contenus hors-ligne lorsque l'option est disponible: 30 épisodes au maximum pour le forfait "Standard" et 100 épisodes pour le forfait "Premium".

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Dans un marché dominé par les trois géants Netflix, Prime Video et Disney+ (sans compter le poids notable de Canal+ et l’ancrage local de France.tv et Arte.tv), ce lancement tardif est un pari pour le groupe de divertissement. Preuve en est de Paramount+, autre plateforme d’un studio historique, lancée fin 2023 et qui peine à véritablement émerger.

Un catalogue de classiques bien garni

Reste que Max possède de solides arguments. À commencer par les séries puisque, même si son nom ne le dit pas, la plateforme intègre le catalogue de la prestigieuse chaîne câblée HBO: Game of Thrones, Les Soprano, The Wire, Succession, The White Lotus, The Last of Us, House of the Dragon (dont la saison 2 sera diffusée à partir du 16 juin)… Une litanie de séries acclamées et très populaires aujourd’hui accessible sur Prime Video via le pass Warner payant (qui va donc logiquement disparaître).

Max débarque aussi avec la force de frappe et l’histoire du studio Warner Bros., qui a fêté ses 100 ans en 2023. Que ce soit les classiques comme Blade Runner, Matrix, Shining et Heat, des sagas à succès telles que Le seigneur des anneaux, Harry Potter et les films des super-héros DC (Batman, Superman…), ou encore des succès récents comme Barbie (numéro un au box-office mondial l’an dernier) et Dune 2, actuellement en salles, il y aura de quoi se faire plaisir pour les amateurs de cinéma (dans le respect de la chronologie des médias en ce qui concerne les films récents).

Timothée Chalamet dans "Dune"
Timothée Chalamet dans "Dune" © Warner

Mais Warner a bien conscience que Max ne pourra pas grignoter des parts de marché aux acteurs en place sans quelques nouveautés. "Nous allons acheter des contenus pour notre catalogue et nous allons produire des contenus originaux", a assuré Clément Schwebig, président de Warner Bros. Discovery pour l'Europe de l’Ouest et l'Afrique, au festival Séries Mania.

Parmi les productions déjà annoncées, la série Harry Potter fait office de blockbuster en puissance. Sauf qu'elle commence à peine sa production et ne sera lancée qu'en 2026. Pour son lancement en France, Max devra donc trouver d'autres ressorts pour inciter à s'abonner.

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Trois séries françaises en production

À l’image des stratégies de Netflix, Prime Video et Disney+, Max compte ainsi développer des séries locales. Une équipe dédiée à la France est déjà au travail depuis plusieurs mois et planche sur trois projets.

"On a cherché ce qui pouvait le plus résonner avec les audiences locales. Et une bonne histoire résonne toujours", estime Clément Schwebig.

Le plus avancé est la série Une amie dévouée, inspirée de l’histoire vraie de la "mythomane du Bataclan", dans laquelle Laure Calamy (Dix pour cent, Antoinette dans les Cévennes) incarne une femme qui se lie avec des victimes des attentats du 13 novembre jusqu’à basculer dans un mensonge inextricable. La sortie de cette mini-série de quatre épisodes est prévue pour 2024.

Laure Calamy dans la série Max "Une amie dévouée", prévue pour 2024.
Laure Calamy dans la série Max "Une amie dévouée", prévue pour 2024. © Warner Bros. Discovery 

Max a par ailleurs profité de sa présence au festival Séries Mania, à Lille, pour présenter deux séries françaises supplémentaires. Tout d’abord Malditos, une plongée dans une famille de gitans menacée par la montée des eaux en Carmargue. La série est décrite comme "thriller criminel aux airs de western moderne plein d’action". Et puis une adaptation par Noé Debré (Parlement) de Vivre avec nos morts, le livre de la rabbine Delphine Horvilleur, série pensée comme une "dramédie".

Première image de la série française Malditos, centrée sur une famille de gitans en Camargue, produite et diffusée par Max.
Première image de la série française Malditos, centrée sur une famille de gitans en Camargue, produite et diffusée par Max. © William Dupuy/Warner Bros. Discovery

Trois projets relativement différents qui permettent d'en savoir un peu plus sur la ligne adoptée par Max.

"On ne veut pas faire le 'Succession' français. On veut s’inscrire dans la continuité de HBO, ajouter notre pierre à cette histoire", précise Vera Peltekian, vice-présidente en charge des productions originales de Max France.

"Il n’y aura pas que des mini-séries car ça ne suffit pas à créer un lien fort avec l’audience. Les histoires sont le cœur de Max, nous voulons des histoires simples qui parlent à tout le monde", ajoute-t-elle. "On a aussi des documentaires en préparation et des productions non-scriptées quand la plateforme sera solidement installée", ajoute Clément Schwebig.

Co-diffuseur des Jeux olympiques

Enfin, Max mise sur les Jeux olympiques de Paris. La plateforme a en effet obtenu les droits de retransmission des épreuves dans plusieurs pays d’Europe, dont la France pour la partie payante. Si l'essentiel de l'événement sera retransmis en clair par France Télévisions, Max dispose des droits pour la diffusion câblée.

Logique puisque Warner est propriétaire à 100% de Discovery, groupe de médias dont fait partie Eurosport, habituel diffuseur payant, en France, de plusieurs événements sportifs. Le dispositif de Max pour les Jeux olympiques et paralympiques n'a pas encore été dévoilé.

Enfin, le communiqué de lancement précise qu'"une sélection de chaînes linéaires en direct sera également disponible sur Max, avec notamment en France CNN International, Eurosport, Warner TV, Discovery Channel, TLC, Cartoon Network et d’autres encore".

Clément Lesaffre