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Réseaux sociaux

"Une toxine": pourquoi la ville de New York dépose plainte contre Instagram, Tiktok et Snapchat

Le maire de New York a entamé une procédure contre cinq plateformes. Eric Adams les accuse de détériorer la santé mentale des plus jeunes, provoquant des répercussions sur les finances de la ville.

La ville de New York a déposé une plainte contre cinq des plus grandes plateformes numériques. Le maire de la ville, Eric Adams, estime que les activités de Facebook, Instagram, Tiktok, Snapchat et Youtube nuisent aux habitants de New York. Notamment des plus jeunes.

"Notre ville repose sur l'innovation et la technologie, mais de nombreuses plateformes de médias sociaux mettent en danger la santé mentale de nos enfants, favorisent la dépendance et encouragent les comportements dangereux", a déclaré le maire de New York, Eric Adams lors d'une conférence.

"Une toxine dans l'environnement numérique"

Car pour justifier son attaque en justice, Eric Adams a mis en avant la santé mentale des utilisateurs de ces plateformes. Le maire de New York s'appuie sur l'avis du commissaire à la santé de New York, le docteur Ashwin Vasan, publié le mois dernier. Le rapport pointe la hausse, en l'espace de dix ans, du taux de lycéens new-yorkais en situation de désespoir (+42%) et ceux ayant des idées suicidaires (+34%).

"Les réseaux sociaux sont une toxine dans notre environnement numérique, au même titre que le plomb, la pollution atmosphérique et la nicotine dans notre environnement physique", explique Ashwin Vasan sur X (Twitter), appelant à une réglementation.

La plainte déposée par la ville de New York comporte trois chefs d'accusation: négligence, négligence grave et nuisance publique. Cette dernière notion est brandie au nom de la capacité des réseaux sociaux "à mettre en danger ou à blesser la propriété, la santé, la sécurité ou le confort d'un nombre considérable de personnes", détaille la plainte.

100 millions de dollars investis chaque année

"Nous prenons des mesures audacieuses au nom de millions de New-yorkais pour que ces entreprises soient tenues responsables de leur rôle dans cette crise, et nous nous appuyons sur notre travail pour lutter contre ce danger pour la santé publique", ajoute Eric Adams. Il rappelle que la ville dépense 100 millions de dollars chaque année dans des programmes et services à destination de la santé mentale des plus jeunes.

Pour réduire l'impact des réseaux sociaux sur les habitants, des recommandations sont adressées aux parents à travers l'avis du docteur Ashwin Vasan. La principale est de reculer l'âge à partir duquel un enfant dispose d'un téléphone portable, ou tout autre objet permettant d'accéder aux plateformes, à au moins 14 ans.

Actuellement, il est interdit de détenir un compte sur un réseau social avant l'âge de 13 ans. Une barrière facilement détournée par les plus jeunes, notamment en modifiant leur date de naissance à l'inscription. De son côté, la France a adopté une loi imposant théoriquement la majorité numérique à 15 ans, dont le décret d'application n'a pas été publié et qui pourrait être retoquée par l'Union européenne.

Pierre Monnier