Tech&Co
Réseaux sociaux

Snapchat poursuivi en justice après la mort d'enfants qui y ont acheté de la drogue

Snap

Snap - JUSTIN SULLIVAN

Une plainte collective a été déposée contre le réseau social après des cas d'overdoses survenues aux Etats-Unis.

Une plainte collective a été adressée, en avril 2023, contre Snap, maison-mère du réseau social Snapchat, accusée de faciliter les interactions entre dealeur de drogues et mineurs sur sa plate-forme.

C'est un groupe de parents américains qui a initié cette action, alors que la crise des opioïdes continue de sévir aux Etats-Unis, rapporte le quotidien britannique The Guardian.

La plainte fait notamment suite à la mort par overdose de plusieurs adolescents, qui ont consommé du fentanyl, une drogue qui peut s'avérer mortelle même avec une dose minime. En Californie, les overdoses liées à cette drogue ont augmenté de 800% entre 2018 et 2021, selon les statistiques issues d'un tableau de bord de surveillance des overdoses dans l'Etat.

Drogue de contrefaçon

Brooke, une adolescente californienne de 17 ans, a été victime de cette drogue. A la suite de sa mort, sa famille a pu constater, sur son compte Snapchat, l'achat qu'elle a effectué auprès d'un dealeur.

Pensant acquérir de l'oxycodone, un puissant antidouleur, Brooke a en fait acheté une pilule de contrefaçon contenant une dose de fentanyl qui lui a été mortelle. Ses parents, parmi les familles de plus de 50 victimes, sont à l'origine de la plainte contre Snap.

La plainte détaille que la plupart des adolescents pensaient acheter, sur Snapchat, des antidouleurs ou antidépresseurs tels que du Xanax ou de l'oxycodone, comme Brooke. Ils se sont, à la place, trouvés en possession de doses de fentanyl.

Caractère facilitant

Selon The Guardian, la plainte dénonce le caractère facilitant, pour ces échanges, des messages éphémères du réseau social. En effet, le principe de Snapchat est d'échanger des messages ou des photos qui peuvent disparaître après visionnage.

Le réseau social a répliqué, invoquant l'article 230 du Communications Deceny Act, qui régule les plates-formes en ligne. Cet article protège les plates-formes de toutes responsabilités lorsque des activités illégales y ont lieu. Mais cette règle ne peut être mobilisée que lorsque les entreprises ont pris "toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs utilisateurs et pour empêcher le déroulement d'activités illégales". Ce qui n'est pas le cas de Snapchat, selon Matthew Bergman, l'avocat principal des familles dans l'affaire.

L'audience du réseau social a débuté hier, à la date du 18 octobre.

Victoria Beurnez