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Plus de la moitié des parents ont déjà publié une photo de leur enfant sur les réseaux sociaux

44% des parents assurent avoir obtenu le consentement de leur enfant avant de publier du contenu sur lui.

44% des parents assurent avoir obtenu le consentement de leur enfant avant de publier du contenu sur lui. - Flickr

3% d'entre eux sont des parents influenceurs qui partagent une photo ou une vidéo de leur enfant au moins une fois par semaine.

Plus d'un parent sur deux a déjà publié une photo ou une vidéo de son enfant sur les réseaux sociaux. Parmi eux, 91% l'ont fait avant 5 ans et 43% au moment de la naissance. C'est ce que révèle une étude de l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique publiée le 6 février, rapporte franceinfo.

Et certains vont plus loin. En France, 3% des parents, soit 80.000 à 90.000 personnes bénéficient d'avantages ou gagnent de l'argent en publiant des photos de leur enfant sur les réseaux sociaux. Ils sont surnommés les parents influenceurs.

Parmi ces 3% de parents influenceurs, près de la moitié déclarent même qu'il s'agit de leur seule source de revenus et 70% admettent gagner jusqu'à 5000 euros par mois.

Mais avoir la photo ou la vidéo parfaite nécessite un certain temps. Jusqu'à une heure de préparation pour plus de 60% de ces parents influenceurs et cela requiert entre une à dix prises. 38% de ces influenceurs publient une photo de leur enfant tous les jours. 44% des parents assurent avoir obtenu le consentement de leur enfant avant de publier du contenu sur lui.

Des pratiques encadrées depuis peu

"Une pratique qui prend de l'ampleur", souligne Thomas Rohmer, fondateur de l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique au micro de franceinfo. Il parle d'une confiscation du droit à l'image de l'enfant. "Ce n'est pas sans risques pour les enfants, au regard de la fréquence des publications". Il souligne que ces pratiques représentent "un poids psychologique pour les enfants qui deviennent responsables des entrées financières du foyer".

Une loi a été votée en 2020 pour encadrer ces pratiques. Temps de repos, consentement, les parents doivent également supprimer un contenu si l'enfant le demande et une partie de l'argent doit également revenir aux enfants. Le député de la majorité Bruno Studer a déposé une proposition de loi le 19 janvier pour renforcer l'encadrement des pratiques.

Margaux Vulliet