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Téléphone, réseaux sociaux: comment les auteurs des fausses alertes à la bombe sont retrouvés

Les autorités disposent de nombreux moyens pour identifier l'origine de messages provoquant de fausses alertes à la bombe.

Ils sont désormais qualifiés de "petits guignols" par le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti. Depuis quelques jours, des personnes peu scrupuleuses tentent de désorganiser la police en provoquant des alertes à la bombe. Avec à la clef des évacuations de collèges et lycées, mais aussi d'aéroports ou de lieux touristiques. Pour retrouver les auteurs de ces fausses alertes, la police dispose de divers moyens techniques, selon les méthodes employées.

Relevé d'adresse IP

Selon les informations de BFMTV, plusieurs plates-formes en ligne sont utilisées pour commettre le délit (une fausse alerte à la bombe est punie de 2 ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende et 3 ans et 45.000 euros d'amende en cas de chantage). Notamment le site Moncommissariat.fr, qui permet d'entrer en contact avec les forces de l'ordre par le biais d'une fenêtre de chat.

Mais les alertes peuvent aussi faire suite à d'autres types de messages, envoyés par mail, ou directement sur les réseaux sociaux, en contactant directement les comptes officiels des institutions visées.

"Nous effectuons des réquisitions judiciaires auprès des opérateurs téléphoniques et fournisseurs d'accès à internet pour obtenir un relevé des adresses IP" rappelle Denis Jacob, secrétaire général Alternative Police - CFDT, à Tech&Co.

Dans les faits, l'adresse IP permet en effet d'identifier la source d'une connexion. Une fois cette suite de chiffres identifiée, les fournisseurs d'accès à internet sont capables de communiquer le nom de l'abonné correspondant.

Les numéros masqués inutiles

Si ces réquisitions judiciaires peuvent permettre d'obtenir des résultats rapidement lorsqu'elles sont effectuées auprès d'acteurs français, le délai peut être plus long lorsqu'il s'agit d'entreprises étrangères comme Twitter, Facebook ou Tiktok, qui n'ont pas d'obligation légale de répondre.

L'enquête peut également se complexifier lorsque les auteurs utilisent des moyens techniques pour dissimuler leur adresse IP, comme des VPN. Des services qui, toutefois, peuvent eux aussi coopérer avec les autorités pour fournir les adresses IP en question.

​​"Parfois les auteurs mettent en œuvre des stratégies d’anonymisation pour complexifier les investigations. ​​Cela explique pourquoi les interpellations ne sont pas immédiates" explique une source policière à Tech&Co.

Les alertes à la bombe peuvent également être consécutives à de simples appels téléphoniques, là encore directement aux secours ou vers les établissements concernés. Même en cas d'appel en numéro masqué, les autorités mettent rapidement la main sur les numéros qui en sont à l'origine, grâce aux données des opérateurs téléphoniques, rappelle l'Arcep.

En cas d'utilisation d'un numéro "jetable", par exemple en passant par des applications dédiées, les autorités doivent là encore passer par ce prestataire pour identifier le propriétaire de ces numéros.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co