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Données personnelles

Sites pornographiques: La Poste propose une solution pour vérifier votre âge

La branche numérique de la Poste expérimente une solution empêchant à la fois les mineurs de se rendre sur les sites pornographiques, mais protégeant aussi l'identité de leurs utilisateurs.

Le casse-tête de la vérification de l'âge sur les sites pornographiques enfin résolu? A l'instar d'autre entreprises, Docaposte, la branche numérique de la Poste, expérimente une double solution pour protéger les mineurs mais aussi les utilisateurs majeurs.

"C'est un double défi aujourd'hui: celui de protéger les mineurs, mais aussi celui de protéger les internautes et leur identité. Personne n'a à empêcher un majeur de se rendre sur un site pornographique, mais surtout, son identité ne doit pas être dévoilée", explique Candice Dauge, directrice des solutions d'identité numérique chez Docaposte, sur le plateau de Tech&Co.

Double anonymat

Pour mettre en œuvre ce double anonymat, Docaposte a développé à la fois une application et une plateforme. L'utilisateur pourra utiliser l'application pour valider sa majorité, par exemple au moyen d'une carte d'identité, d'une carte bancaire ou encore d'un selfie. Ensuite, l'application enverra cette preuve de majorité à une plateforme, qui l'enverra lui-même au site pornographique.

"Il s'agit d'un double sas: on attend que la première porte soit fermée pour venir ouvrir la seconde, et il n'y a pas de communication directe entre les deux", explique Candice Dauge. "Grâce à ces deux murs étanches, le site pornographique ne sait pas qui le consulte, et la plateforme ne sait pas que l'utilisateur s'y rend".

Dans les faits, lorsqu'un utilisateur se rend sur le site pornographique, un bouton viendra remplacer l'actuel "J'ai plus de 18 ans". Dès lors, le bouton viendra faire le lien avec les deux dispositifs mis en place par Docaposte.

La suite est incertaine

Il s'agit, pour l'heure, d'une expérimentation, dans le cadre du Laboratoire de protection de l'enfance mis en place par Jean-Noël Barrot, ministre chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Docaposte la teste actuellement avec le site MYM, notamment utilisé pour vendre ou acheter des contenus érotiques et pour adultes.

"On est en ce moment en discussion avec les très grandes plateformes pornographiques", affirme Candice Dauge.

Ces mêmes plateformes qui, à terme, devront accepter d'intégrer ces solutions à leurs sites web, un pari qui n'est pas encore gagné. En attendant, Docaposte continue l'expérimentation jusqu'à "la fin de l'année prochaine", et attend le référentiel de solution qui doit émerger de l'Arcom dans les mois à venir.

En France, la récente loi sur la sécurisation de l'espace numérique donnera désormais l'autorité à l'Arcom pour décider du blocage d'un site pour adulte, sans devoir attendre une décision de justice.

Victoria Beurnez