Grindr accusé d’avoir dévoilé la séropositivité de certains utilisateurs

L’application de rencontres pour LGBTQ+ est poursuivie en justice pour avoir partagé des informations personnelles d’utilisateurs avec des entreprises tierces.

Grindr est de nouveau critiqué pour le partage illégal de données personnelles. D’après la BBC, l’application de rencontre pour la communauté LGBTQ+ est visée par une plainte déposée au nom de plus de 650 plaignants par le cabinet d’avocats Austen Hays au Royaume-Uni.

Il accuse Grindr d’avoir partagé des données sensibles, notamment le statut VIH de ses utilisateurs, avec Apptimize et Localytics, deux services d’optimisation des applications. Selon la plainte, les faits se sont principalement produits avant le 3 avril 2018, mais des informations personnelles ont aussi été illégalement partagées entre le 25 mai 2018 et le 7 avril 2020.

100.000 livres sterling d’indemnisation

Grindr avait déjà fait l’objet de critiques après les révélations selon lesquelles l’application avait partagé le statut VIH et d’autres données personnelles avec les deux entreprises en 2018.

Les plaignants "ont éprouvé une grande détresse du fait que leurs informations très sensibles et privées ont été partagées sans leur consentement", a déclaré Chaya Hanoonmanjee, avocate dirigeant la plainte, à la BBC.

Le cabinet d’avocats réclame plus de 100.000 livres sterling à Grindr pour indemniser les utilisateurs dont les données ont été compromises. De son côté, un porte-parole de l’application a assuré qu’elle prenait la protection de la vie privée "extrêmement au sérieux", ajoutant que la plainte "semble être basée sur une mauvaise caractérisation des pratiques d’il y a plus de quatre ans".

Cette plainte intervient près de trois ans après une amende record de 6,3 millions d’euros infligée à Grindr par la Norvège. Le chef de l’autorité de protection des données du pays lui reprochait d’avoir fourni des données personnelles à des tiers pour du marketing ciblé sans fonctionnement légal.

Kesso Diallo