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L'appli de rencontres gay Grindr condamnée à une amende record de 6.3 millions d’euros

Application Grindr

Application Grindr - Martin BUREAU © 2019 AFP

L’application de rencontres Grindr reçoit une amende de 65 millions de couronnes (6,3 millions d'euros), infligée par la Norvège. En cause, l’utilisation illégale de données personnelles des utilisateurs.

C’est la plus grosse amende jamais donnée en Norvège pour ce genre d'affaires. L'application de rencontres Grindr est condamnée pour partage illégal des données.

"Notre conclusion est que Grindr a fourni, sans fondement légal, des données personnelles sur ses utilisateurs à des tiers pour du marketing ciblé", a déclaré le chef de l'autorité norvégienne de protection des données (Datatilsynet), Bjørn Erik Thon, dans un communiqué.

Grindr, qui se présente comme "le plus grand réseau mondial de rencontres pour les personnes gays, bi, trans et queer", est accusée d'avoir partagé avec des annonceurs les coordonnées GPS, des éléments du profil de ses utilisateurs (âge, sexe...) et le fait même qu'ils utilisent l'appli, donnant ainsi des indications sur leurs préférences sexuelles.

Grindr doit expliquer sa position

L'absence d'informations claires sur cette pratique données aux utilisateurs et d'approbation explicite sur ce point de leur part viole, selon Datatilsynet, le règlement général sur la protection des données (RGPD) mis en place dans l'Union européenne en mai 2018.

"Nous considérons que les informations indiquant qu'une personne est un utilisateur de Grindr constituent une catégorie particulière de données personnelles car elles laissent fortement entendre une appartenance à une minorité sexuelle", écrit l'autorité.

En janvier, Datatilsynet avait prévenu que Grindr s'exposait à une amende de 100 millions de couronnes, soit environ 10% de son chiffre d'affaires mondial, mais avait donné à l'entreprise jusqu'au 15 février pour expliquer sa position.

Grindr avait alors fait valoir que les faits incriminés étaient antérieurs à avril 2020, date à laquelle l'application a changé ses conditions d'utilisation. L'entreprise dispose maintenant de trois semaines pour faire appel.

S.A avec AFP