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VIDEO - Coco, présente lors du massacre de Charlie, se souvient

Coco à l'hôtel de ville de Montreuil pour un hommage à Tignous le 15 janvier 2015.

Coco à l'hôtel de ville de Montreuil pour un hommage à Tignous le 15 janvier 2015. - Cérémonie d'hommage à Tignous

Il y a un mois, jour pour jour, les frères Kouachi abattaient douze personnes de sang froid dans les locaux de Charlie Hebdo. C'était le début de trois jours d'attentats qui ont bouleversé la France. BFMTV a pu recueillir le témoignage émouvant d'une rescapée, la dessinatrice Coco présente lors du massacre au siège du journal.

Sous la menace, elle avait ouvert la porte de l'immeuble aux frères Kouachi. Coco ne pourra jamais oublier cette terrible journée où la rédaction de Charlie Hebdo a été décimée. Un mois après, BFMTV a recueilli le témoignage tout en retenue de cette dessinatrice de l'hebdomadaire satirique.

"Ce n'est pas évident de gérer des faits aussi exceptionnels et les conséquences qui vont avec", confie-t-elle: "'C'est des angoisses, du sommeil difficile, des pleurs soudain, c'est des flashs. Des choses comme cela qu'on n'arrive pas à contrôler et qui viennent sans cesse tourner dans nos têtes."

"Un meilleur sens du second degré"

Bien sûr, ceux qui restent en parlent et se soutiennent. "Cela fait du bien d'être ensemble, c'est sûr", concède-t-elle. Comment vit-elle les hommages et le soutien autour de Charlie Hebdo? "Cela fait plaisir. Après, j'ai envie de dire la même phrase que Luz a dite et qui était très bien trouvée: 'Si vous êtes Charlie, prouvez-le jusqu'au bout, soutenez-nous'. Après, les gens qui nous témoignent affection, soutien, j'espère qu'ils prendront le temps de lire et de comprendre aussi les dessins".

Elle explique alors qu'il ne s'agit pas simplement de dessins pour faire "rigoler". Ils ont un réel engagement derrière, un sens politique. Elle espère qu'il y aura une meilleure compréhension aussi et un meilleur sens du second degré dorénavant.

Elle ne peut s'empêcher de penser tout le temps à ceux qui sont partis. En particulier au rire de Cabu et aux blagues de Charb. Elle l'assure la ligne du journal va rester la même: "On ne va pas changer. On le doit pour nous et pour les gens qui sont partis aujourd'hui".

E. M. propos recueillis par Johanne Portal