BFMTV
Société

Valérie Pécresse veut "mettre à l'abri les SDF du métro" en créant des "maisons solidaires"

#BalanceTonMétro: des victimes d’agressions et de harcèlement dans les transports en commun témoignent sur Twitter

#BalanceTonMétro: des victimes d’agressions et de harcèlement dans les transports en commun témoignent sur Twitter - Pixabay

En contrepartie de ce dispositif, "il ne sera plus possible de dormir dans le réseau de transport", affirme Valérie Pécresse.

La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, annonce vouloir mettre en place des "maisons solidaires" pour "mettre à l'abri les SDF du métro" parisien, dans un entretien paru mardi au journal 20minutes.

"Il existe aujourd'hui entre 200 et 350 personnes selon les saisons qui vivent dans le métro, parfois depuis des années. Il faut s'occuper d'eux", juge Valérie Pécresse, qui précise qu'en contrepartie de ce dispositif, "il ne sera plus possible de dormir dans le réseau de transport". 

"Je souhaite créer avant l'hiver des maisons solidaires à taille humaine, qui soient des lieux d'accueil à Paris pour des longs séjours, de jour et de nuit, pour des personnes en situation de grande exclusion, avec des réponses adaptées" et "personnalisées", explique la présidente de l'autorité des transports Ile-de-France Mobilités.

"Des lieux d'accueil à Paris pour des longs-séjours"

"Je veux un remède durable avec des places, de jour comme de nuit, pour de la longue durée, avec un suivi social, médical, psychologique et d'insertion. Certains pourront même rester plusieurs années", assure-t-elle, affirmant envisager des partenariats avec l'hôpital Sainte-Anne pour les maladies psychiatriques ou l'AP-HP pour la désintoxication.

"Il y aura aussi une prise en charge singulière pour les femmes avec enfants", détaille-t-elle, précisant avoir travaillé avec la maire de Paris, la préfecture de région et des associations pour identifier des sites possibles, avec un "accompagnement spécifique" pour chaque maison.

"A ce stade, une maison pourrait ouvrir dans le 13e, dans un ancien lycée, propriété de la Région", poursuit la présidente de la région Ile-de-France qui en évoque d'autres "dans le 17e, le 5e et dans le 1er arrondissement, dans les locaux de la mairie, qui va disparaître en 2020".

"Une source de dysfonctionnement"

Pour la présidente de région, "ces invisibles du métro sont une source de dysfonctionnement du système : quand un conducteur doit éviter un toxicomane sur la voie ou quand un agent doit nettoyer des choses innommables. Mais il y a un tabou et tout le monde détourne les yeux".

Elle souligne aussi que "ces maisons solidaires ne seront pas accessibles aux migrants en situation irrégulière", qui "relèvent de l'hébergement préfectoral".

Le coût du dispositif sera de "40 euros par jour et par personne et plusieurs millions d'euros pour l'aménagement des locaux" que la région est prête à assumer, dit-elle.

Qui sont les SDF du métro?

En amont, la région mène une étude sur des "SDF du métro", qui "sont dans une dizaine de stations", dont Nation, Gare de Lyon, Gare du Nord ou encore Châtelet.

"Parmi eux, on retrouve la grande exclusion (...) Ce sont souvent des personnes avec des pathologies, des addictions et plus âgées que la moyenne de celles qui vivent dans la rue", mais aussi "des personnes qui vivent à Paris depuis des décennies". 

"Mais on voit aussi arriver une population en croissance de femmes, parfois avec enfants. Et enfin des jeunes en rupture familiale, qui nécessitent une prise en charge immédiate. Après un mois dans le métro, les chances de réinsertion s'amenuisent considérablement", analyse-t-elle.

Actuellement la RATP dispose d'un service de maraude, le Recueil social, qui s'efforce de sortir les SDF du métro. Ce service, né en 1992, repose sur le travail d'agents volontaires de la RATP qui sillonnent les couloirs du métro. Ils peuvent envoyer les SDF qui le souhaitent au centre d'accueil de jour ouvert par la RATP à Charenton-le-pont, qui accueille 60 SDF chaque jour. Mais ce centre "va fermer", a expliqué Valérie Pécresse.

Cyrielle Cabot avec AFP