BFMTV
Logement

Une association dresse le profil des sans-abri à Paris

Un SDF à Paris - Illustration

Un SDF à Paris - Illustration - JOEL SAGET / AFP

Après le recensement de février dernier, l'Apur (Atelier parisien de l'urbanisme) a dressé le profil des sans-abri rencontrés dans les rues de la capitale.

21.185. C’est le nombre de personnes sans domicile qui ont été recensées à Paris lors de la "Nuit de la solidarité" dans la nuit du 15 au 16 février. Parmi eux, 18.150 se trouvaient dans des centres d’hébergement ou des structures provisoires, tandis que 3085 autres étaient dans la rue.

À partir de ce recensement réalisé par 1700 bénévoles, l’Atelier parisien de l’urbanisme (Apur) a étudié le profil des sans-abri rencontrés dans les rues de la capitale. Dans son rapport que Libération a pu consulter, il ressort que près d’un SDF sur deux (46%) est à la rue depuis plus d’un an et 20% depuis plus de cinq ans.

Une population très majoritairement masculine puisque 88% des sans-abris étaient des hommes. Même si "le pourcentage de femmes (12%) est sans doute minoré", précise Libération, citant le rapport de l’Apur. Les femmes sans-abri semblent en outre plus vulnérables puisque seules 12% d’entre elles sont suivies par un travailleur social, contre 28% chez les hommes et 21% ont une couverture maladie, contre 33% chez les hommes.

Dans le détail, les bénévoles ont rencontré 23 familles sans domicile fixe (11 couples et 12 parents seuls) accompagnées de 35 enfants. Les moyens pour s’en sortir sont divers: 36% des personnes à la rue disent avoir recours à la mendicité, 34% perçoivent des allocations ou des minimas sociaux, 22 % font des "petits boulots", 8% sont aidés par des proches ou des amis, 5% ont un salaire provenant d’un travail déclaré, 3% une pension de retraite et 7% d’autres types de revenus.

Les sans-abri et le Samu social 

Toujours parmi les personnes sans-abri, 45% ont expliqué n’avoir jamais mis les pieds dans un centre d’hébergement. Aussi sont-ils 65% à reconnaître ne jamais appeler le 115, numéro du Samu social, pour tenter d’obtenir une place dans une des structures. 19% disent même ne pas connaître ce numéro.

Il faut dire que les SDF éprouvent souvent des difficultés à joindre le 115. Ils expliquent également se voir souvent répondre qu’il n’y a plus de place dans les centres. D’autres craignent surtout les problèmes d’insécurité ou les vols dans ce type de structures.

Des jeunes plus aidés par leurs proches 

À noter par ailleurs que 56% des SDF de moins de 25 ans sont à la rue depuis moins de trois mois dans la capitale. S’ils recourent moins aux dispositifs sociaux que les plus de 25 ans, ils sont davantage aidés par leurs proches. 14% d’entre eux déclarent notamment recevoir de l’argent de ces derniers. Soit deux fois plus que les plus de 25 ans. 

Les jeunes ne sont en revanche que 7% à bénéficier de prestations sociales et 13% à disposer d’une couverture maladie. Résultat, 34% d’entre eux déclarent avoir des problèmes de santé. Enfin, ils sont 77% à n’avoir jamais contacté le Samu social.

P.L