Nuit de la solidarité: 1.700 bénévoles ont recensé les sans-abri parisiens

Après un appel de la mairie de Paris, 1.700 bénévoles encadrés par des professionnels ont arpenté les rues de Paris jeudi soir pour recenser le nombre de sans-abri. Cette opération doit permettre de mieux répartir les dispositifs d'aide.

Pendant trois heures, ils ont sillonné les rues de la capitale. 1.700 bénévoles, accompagnés de professionnels de l'action sociale ont participé jeudi soir à la première Nuit de la solidarité organisée par la mairie de Paris, pour compter le nombre de sans-abri.

Après une formation de deux heures, ils sont partis dans les différents arrondissements de Paris, quadrillés 350 quartiers à la rencontre des SDF. Virginie, assistante sociale mène une petite équipe dans le 18e arrondissement. Dans la nuit parisienne, la rencontre n'est pas toujours évidente. En approchant d'une tente dressée sur un trottoir, la réponse est sans appel: "laissez-moi dormir".

La consigne a été donnée de ne pas réveiller les sans-abri et de ne pas les déranger. Les bénévoles ont d'ailleurs signé une charte éthique les engageant à respecter le sommeil des personnes à la rue et leur anonymat.

Un contact difficile

Parfois, le contact se fait. En quelques mots, les sans-abri racontent leur parcours. "Ca fait au moins un an et 7 mois, c'est long", explique un homme. 

Mais devant un groupement de tentes, abritées par une bâche, le "bonsoir" de Virginie ne reçoit pas de réponse. Même si l'échange ne se fait pas toujours, dans tout le secteur, ces bénévoles vont renseigner sur des fiches la présence des sans-abri.

"On va écrire qu'on a observé qu'il y avait 3 tentes. Après est-ce qu'elles sont occupées, on ne sait pas. S'ils sont là, ils dorment sûrement profondément ou ils ne veulent pas répondre", constate Virginie. 

"C'était intéressant d'aller à leur rencontre"

Le recensement montre aussi ses limites: les bénévoles ne peuvent comptabiliser que les sans-abri présents sur la voie publique. Ce soir-là, la chef d'équipe hésitera à compter cet homme endormi dans une allée privée. Dans le 18e arrondissement, 170 bénévoles ont ainsi participé à cette opération. Après 3 heures de maraude, Arnaud tire un bilan positif de cette soirée.

"On a croisé finalement peu de monde. Mais bon les personnes qu'on a rencontrées avaient quand même un vécu assez riche par rapport à leur situation et c'était intéressant d'aller à leur rencontre, de pouvoir discuter avec eux, de pouvoir échanger à propos de leur quotidien et de cerner à peu près quels étaient leurs besoins", explique-t-il. 

Les premiers chiffres de cette Nuit de la solidarité seront dévoilés le 20 mars, l'opération sera renouvelée l'an prochain. 

C. B avec Raphaël Maillochon