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Société

Un parc interdit aux femmes à Paris: Amnesty International alerte sur le quotidien des femmes afghanes

Avec cette opération, l'organisation veut mettre en lumière la persécution et la privation de droits des femmes en Afghanistan. Elle appelle l'État à délivrer des visas pour "permettre aux femmes et filles afghanes à la recherche d'une protection de pouvoir rejoindre la France en toute sécurité".

"Vous n'avez plus le droit de passer par le parc". En plein Paris, un agent de sécurité barre le chemin d'une femme à l'entrée d'un parc. Il explique que, depuis le matin même, un arrêté interdit aux femmes d'y passer. Seuls les hommes y sont désormais autorisés.

"Qu'est-ce que c'est que cette connerie que vous me racontez?", rétorque la femme.

"Vous vous foutez de moi là?", répond une autre quand on l'empêche à son tour de franchir l'entrée du parc.

"Faire vivre cette réalité"

Les hommes également sont interloqués, notamment par le panneau très visible qui indique cette nouvelle règle. "C'est une blague?", s'interroge l'un d'entre eux.

Il s'agit là d'une caméra cachée organisée par la branche française de l'ONG Amnesty International. "On a voulu que le public français puisse se mettre à la place des femmes afghanes et de ce qu'elles vivent au quotidien", explique ainsi Soundous Jeljoul, membre de l'ONG.

Elle raconte que depuis le retour des talibans en août 2021, les femmes "ont vu leurs droits drastiquement restreints et sont tout bonnement interdites de certains endroits comme les salles de sport, les salons de coiffure ou les parcs".

"Pour un jour, nous avons fait vivre cette réalité à des passants à Paris", annonce l’organisation au début de sa vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

"Crime contre l'humanité"

En Afghanistan, les femmes de plus de 12 ans n'ont plus le droit d'aller à l'école. Elles ne peuvent plus non plus aller et venir sans être accompagnée par un tuteur, masculin évidemment. Dernière privation de liberté en date: depuis mars, les talibans ont annoncé que les femmes n'ont plus le droit de détenir des téléphones portables.

À travers cette caméra cachée et cette campagne de sensibilisation, Amnesty International veut dénoncer la persécution fondée sur le genre qui, "au regard de notre analyse juridique, pourrait constituer un crime contre l'humanité".

L'organisation entend alerter les Français sur la situation et appelle l'État à délivrer des visas pour "permettre aux femmes et filles afghanes à la recherche d'une protection de pouvoir rejoindre la France en toute sécurité".

Marie Gentric