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Afghanistan

"Je n'avais plus le choix": deux femmes afghanes accueillies en France se confient sur leur parcours

Quelques jours après leur arrivée en France, Naveen Hashim et Muzghan Feraji ont décrit les conditions qui les ont poussées à quitter l'Afghanistan.

Un appel à plus d'"attention". Cinq femmes afghanes, passées par le Pakistan avant d'obtenir un visa pour la France, ont atterri à Paris lundi après-midi. Deux d'entre elles se sont exprimées ce vendredi soir sur BFMTV en demandant au gouvernement de se préoccuper du sort de femmes qui, comme elles, "n'ont plus le choix" de quitter leur pays après l'arrivée au pouvoir des talibans à l'été 2021.

"Avant l'arrivée des talibans, les Afghans avaient de l'espoir en l'avenir mais cela s'est effondré. Il n'y a pas de liberté d’expression. Les talibans réagissent de manière violente et ne savent pas se comporter", a lancé Muzghan Feraji, ancienne présentatrice à la télévision.

"J'étais menacée de mort"

Les cinq femmes, aidées par l'association "Accueillir les Afghanes", étaient seules et occupaient des postes à responsabilité avant de quitter l'Afghanistan, c'est pourquoi elles étaient menacées.

Naveen Hashim, ancienne chercheuse pour des ONG, est arrivée au Pakistan en avril 2021, alors que les talibans étendaient leur influence dans le pays. "Quand les talibans sont arrivés au pouvoir, j'étais déjà menacée de mort. Je n'avais plus le choix", a-t-elle confié.

Selon elle, les difficultés rencontrées par les femmes remontent à plus loin, mais la situation s'est empirée. "Depuis le début, la situation des femmes n'a jamais été idéale. Il a fallu lutter et arriver pas à pas à des situations. On pouvait travailler et être actives sur des changements. Aujourd'hui, on n'a même pas le droit d'aller dehors sans être accompagnées", a-t-elle déploré.

Elle a alors pris l'exemple des tenues vestimentaires imposées dans la théocratie islamique: "À l'époque, j'étais libre de m'habiller de la manière que je voulais, et après l'arrivée des talibans je n'avais pas le choix, même pas les couleurs. Je n'ai plus le droit de faire des choix pour ma vie, je ne peux pas le supporter."

Une "attention accrue"

Tout juste arrivées, les deux femmes se disent reconnaissantes envers la France qui a mis fin à de longs mois d'errance au Pakistan, en quête de visa dans un pays occidental.

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"Je voulais remercier le gouvernement français, a déclaré Muzghan Feraji. Je viens juste d'arriver et je souhaite qu'il y ait une attention accrue envers les femmes afghanes."

La journaliste afghane a ainsi demandé au gouvernement "d’être plus attentif aux femmes afghanes dans des situations difficiles, directement menacées".

De son côté, Naveen Hashim veut apprendre le français et aider les femmes au Pakistan et en Iran en apportant ses connaissances en droit international.

Théo Putavy