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"Ça devient mon pays": deux ans après, les réfugiés afghans accueillis à Lille se sentent intégrés

Le 18 août 2021, la ville de Lille accueillait près de 100 Afghans qui ont fui les talibans. Deux ans plus tard, ils sont pour la grande majorité complètement intégrés dans la société lilloise.

Il y a deux ans, les talibans entraient dans Kaboul et prenaient le contrôle de la capitale de l'Afghanistan, poussant des milliers de personnes à quitter le pays. Certains réfugiés, 24 foyers soit 92 personnes exactement, ont été immédiatement accueillis dans la ville de Lille, le 18 août 2021.

"Ça se passe très bien maintenant, je me suis bien adapté en France, raconte Ahmad Shah Saadat, réfugié afghan à Lille. Je me sens très capable, confortable et tranquille ici."

Depuis leur arrivée dans le Nord, Ahmad et les autres exilés ont dû se réinsérer dans la société. Reprendre ses études, apprendre le français, retrouver un travail... le parcours n'a pas été facile mais la ville de Lille a mis un point d'honneur à les accompagner à chaque étape.

"Au début, c'était un peu difficile la langue française, c'est normal, c'est difficile pour tout le monde, rit Ahmad. Mais j'ai suivi des formations et j'ai validé mon niveau B2. Maintenant, c'est facile."

"Ça devient mon pays, tout comme mon pays d'origine. Je suis heureux d'être un citoyen français."

"La France doit rouvrir ses portes"

Si près d'une centaine de personnes ont pu bénéficier de l'aide de la municipalité, Lille veut faire plus. "Aujourd'hui, il y a encore beaucoup de personnes menacées", rappelle la maire, Martine Aubry. "Bien sûr, on ne peut pas faire venir toutes les femmes, mais pour elles, il faut parler. Il faut dire que ce qu'il se passe en Afghanistan est inacceptable."

Si Lille a toujours fait honneur à sa tradition d'hospitalité, ce n'est pas suffisant pour l'édile, qui demande une mobilisation à l'échelle nationale. "Quand on a aujourd'hui des dossiers avec des vraies menaces, je pense que la France doit encore rouvrir un peu ses portes."

Deux ans après la prise de contrôle des talibans, Martine Aubry ne veut pas oublier: "J'ai d'abord envie que nous continuions à nous exprimer sur l'Afghanistan et puis qu'on continue à faire rentrer ceux qui sont vraiment menacés dans leur vie".

La ville de Lille a notamment accueilli "des hommes et des femmes de culture, qui ont précédemment travaillé dans la justice, dans la santé, dans l'éducation", qui se sont engagés aujourd'hui au sein de la capitale des Flandres.

Alexandre Cool avec Juliette Moreau Alvarez