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Société

Un nouveau "Manifeste des 343" réclame l'allongement des délais de recours à l'IVG

Béatrice Dalle, Vanessa Paradis et Najat Vallaud-Belkacem, toutes les trois signataires du manifeste

Béatrice Dalle, Vanessa Paradis et Najat Vallaud-Belkacem, toutes les trois signataires du manifeste - François Guillot - AFP / AFP / AFP

Béatrice Dalle, Vanessa Paradis ou encore Najat Vallaud-Belkacem font partie des artistes, femmes politiques ou de médias qui signent cette tribune pour réclamer l'allongement des délais légaux d'accès à l'IVG.

Une tribune dans le JDD signée par 343 "femmes et personnes pouvant vivre une grossesse", militantes féministes, musiciennes, actrices ou politiques dont Vanessa Paradis, Béatrice Dalle ou Najat Vallaud-Belkacem, réclame l'allongement des délais de recours à l'IVG en France, au-delà de 12 semaines.

Ce texte est publié à la veille du 5 avril, cinquantième anniversaire du "Manifeste des 343", des femmes célèbres ou anonymes affirmant avoir avorté illégalement, qui a marqué l'histoire du droit à l'avortement en France. Cinquante ans plus tard, "nous n'avons pas encore acquis la propriété pleine et entière de nos corps. Le patriarcat freine nos choix", écrivent les signataires.

"Ces femmes forcées à poursuivre une grossesse non désirée"

Parmi elles, des actrices dont Julie Gayet, Corinne Masiero, Laure Calamy, Marina Foïs, Zabou Breitman, Anna Mouglalis, Alexandra Lamy, chanteuses (Juliette Armanet, Yaël Naïm, Barbara Carlotti), réalisatrices (Catherine Corsini, Andréa Bescond) mais aussi journalistes (Léa Drucker, Maïa Mazaurette), responsables politiques ou militantes (Marie-Noëlle Lienemann, Clémentine Autain, Audrey Pulvar, Assa Traoré, Alice Coffin, Caroline De Haas...)

"Par rapport à l'avortement la loi en a fixé la limite: douze semaines de grossesse. Au-delà, les recours sont limités et conditionnés", d'une part aux "médecins qui statuent alors sur la 'nécessité médicale' d'interrompre une grossesse", et d'autre part "à notre situation socio-économique", écrivent-elles. "Les personnes concernées dotées de ressources pourront se rendre à l'étranger, dans des pays dont les législations plus progressistes leur permettront d'avorter dans des conditions sécurisées".

"Enfin, privées de leur droit à disposer de leur corps, il y a ces femmes forcées à poursuivre une grossesse non désirée. Cette violence est infligée dans le silence et l'indifférence", dénonce le texte.

"J'exige la réelle maîtrise de mon corps"

"En solidarité avec toutes ces femmes, je déclare que je suis l'une d'elles. Je déclare avoir avorté. En France. À l'étranger. Au-delà du délai légal français. Je pourrais être l'une d'entre elles. Je suis solidaire. J'exige la réelle maîtrise de mon corps, j'exige le respect de mon corps, de mes droits et de mes choix, j'exige l'allongement des délais légaux d'accès à l'IVG", conclut la tribune.

En février dernier, le retrait d'une proposition de loi pour allonger le délai d'accès à l'IVG de 12 à 14 semaines de grossesse avait provoqué des remous à l'Assemblée nationale. Le groupe socialiste avait dû y renoncer en raison des nombreux amendements déposés par la droite, accusée d'obstruction.

B.P. avec AFP