BFMTV
Société

#SoyezAuRdv contre les violences sexuelles: un happening pour interpeller Macron

Caroline De Haas (au centre) lors d'une action contre les violences faites aux femmes place de la République, à Paris, le 24 novembre 2017

Caroline De Haas (au centre) lors d'une action contre les violences faites aux femmes place de la République, à Paris, le 24 novembre 2017 - Alain Jocard-AFP

Des féministes se sont retrouvées ce vendredi place de la République, à Paris, pour demander au président de la République un plan d'urgence contre les violences sexuelles.

Un message adressé à Emmanuel Macron toutes les 55 secondes. Des militantes féministes se sont retrouvées ce vendredi place de la République, à Paris, pour demander au président de la République un plan d'urgence contre les violences sexuelles. Car toutes les 55 secondes, en France, une femme est agressée sexuellement.

123 femmes tuées par leur conjoint

Alors que ce samedi se tient la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, les annonces du locataire de l'Élysée sont attendues. Emmanuel Macron doit en effet dévoiler une série de mesures pour lutter contre les violences faites aux femmes sur toute la durée du quinquennat alors que l'égalité entre les femmes et les hommes a été décrétée grande cause nationale.

À l'origine de cette mobilisation: cinq militantes féministes qui ont recueilli 700.000 soutiens via leurs pétitions en ligne. Avec le hashtag #SoyezAuRdv, Clémentine Vagne, Madeline Da Silva, Fatima Benomar, Laure Salmona et Caroline De Haas demandent au chef de l'État d'être à la hauteur de l'enjeu en allouant d'importants moyens dédiés à la lutte contre ce fléau.

"Une urgence sanitaire et sociale"

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire, soit une femme tous les trois jours. Et alors que près de 225.000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur compagnon, moins d'une sur cinq a déposé plainte. 

"Pour les femmes et les enfants victimes, il y a urgence, a déclaré sur BFMTV Laure Salmona, du collectif Féministes contre le cyberharcèlement. C'est une urgence sanitaire et sociale. Emmanuel Macron ne peut pas juste décréter que c'est la grande cause nationale et derrière ne pas mettre d'argent sur la table. On veut des actes fort, on veut des moyens conséquents et une réelle volonté politique de faire bouger les choses."

Pour elles, "Emmanuel Macron a le pouvoir de faire en sorte que les violences sexuelles cessent" et en appellent à un véritable "plan Orsec". Les militantes souhaitent que les policiers et gendarmes soient davantage formés à la question des violences faites aux femmes afin de mieux accueillir et accompagner celles qui viennent porter plainte. Elles demandent également des moyens supplémentaires alors que le budget du secrétariat d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes est le plus petit du gouvernement, soit 30 millions d'euros par an.

Céline Hussonnois-Alaya