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Société

Sainte-Soline: menacé de dissolution, "les Soulèvements de la terre" dénoncent un "motif fallacieux"

Benoît Feuillu (C), porte-parole des Soulèvements de la Terre, lors d'une manifestation de soutien aux victimes de brutalités policières sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris, le 30 mars 2023

Benoît Feuillu (C), porte-parole des Soulèvements de la Terre, lors d'une manifestation de soutien aux victimes de brutalités policières sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris, le 30 mars 2023 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Pour les représentants de cette organisation la dissolution "est une manière de détourner l'attention" de "la répression brutale de manifestants ces dernières semaines".

Sous le coup d'une procédure de dissolution, le groupement "Les Soulèvements de la terre", co-organisateur de la manifestation contre la retenue d'eau artificielle de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) le 25 mars, a dénoncé vendredi "une volonté du gouvernement d'étouffer les mouvements qui s'opposent sur un plan écologique".

"Cette dissolution, c'est une manière de détourner l'attention (...) et de retourner la responsabilité du gouvernement dans la répression brutale de manifestants ces dernières semaines, et notamment à Sainte-Soline", a déclaré à l'AFP Benoît Feuillu, porte-parole du mouvement, avant un rendez-vous au ministère de l'Intérieur à Paris pour plaider sa cause.

"Cela ne fait que révéler le soutien incessant du gouvernement à l'égard des industries les plus climaticides", a ajouté le porte-parole.

"Motif fallacieux"

Le ministre Gérald Darmanin a annoncé le 28 mars la dissolution du groupe, citant "l'extrême violence de groupuscules fichés par les services de renseignement parfois depuis de très nombreuses années, comme le groupement de fait 'Soulèvements de la terre'".

Les militants dénoncent un "motif fallacieux": "On serait une forme de groupe fermé, soi-disant d'ultra gauche. C'est vraiment faire preuve d'une vision erronée de ce qu'est ce mouvement: une coalition large, opposite, démocratique et populaire d'un ensemble de collectifs locaux, d'organisations nationales, d'ONG, de fermes, de sections syndicales."

Le groupe s'est rendu vendredi place Beauvau pour "dire au gouvernement que sa prétention à dissoudre un tel mouvement écologiste paraît absolument fantasque".

Une pétition de soutien lancée par le groupe a recueilli plus de 60.000 signatures, dont celles de plusieurs centaines de personnalités. "Cette lame de fond ne peut être dissoute" a ajouté Benoït Feuillu qui compte aller "face au Conseil d'État pour poser des référés".

Le mouvement organise le mercredi 12 avril un meeting public à Paris intitulé "Nous sommes les Soulèvements de la terre". Des personnalités du monde culturel, syndical et politique y sont attendues.

S. V. avec AFP