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Société

Rouen: "Nous sommes à un état habituel de la qualité de l'air", affirme le préfet de Seine-Maritime

La qualité de l'air dans la ville de Rouen est à son "état habituel" selon le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, qui a tenu une conférence de presse ce samedi après-midi.

Deux jours après l'incendie qui s'est déclaré à Rouen au sein de l'usine Lubrizol, le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a assuré, ce samedi après-midi, lors d'une conférence de presse que, selon les dernières analyses, la qualité de l'air dans la ville est à son "état habituel":

"Les résultats concernant les composés organiques volatiles sont inférieurs au seuil de quantification, c'est-à-dire une quantité trop faible pour être mesurée. Ce qui nous permet de conclure que nous sommes à un état habituel de la qualité de l'air à Rouen. Nous avons une situation normale telle qu'elle se présente en milieu urbain ici". 

Le préfet a noté qu'il y a une présence de benzène sur le site même de l'usine, qui "se comprend très bien compte tenu de l'activité et des manipulations diverses sur le site". 

Les analyses effectuées par Atmo Normandie, une association de surveillance de la qualité de l'air intégrée au dispositif national, seront disponibles sur leur site internet. Celles réalisées par L'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) pourront être consultées sur le site de la préfecture dès ce samedi soir.

"Une présence de plomb en certains endroits"

Pierre-André Durand a souligné qu'il était "important d'aller au bout de ces analyses" car il y a toujours cette odeur "persistante, incommodante, anxiogène". 

Concernant le sujet des suies, tombées après l'incendie, "nous avons des résultats qui ne mettent pas en évidence des différences significatives entre un prélèvement témoin et d'autres sites situés sous le panache de fumée", a ajouté le préfet.

"Nous retrouvons à la fois les teneurs habituelles pour une suie, avec un sujet particulier. On note une présence de plomb en certains endroits. Il peut s'agir d'une source historique qui ne soit pas due à l'incendie puisque l'entreprise n'avait pas de dispositif en plomb alors qu'en zone urbaine il peut y avoir d'emblée des traces de plomb", a révélé Pierre-André Durand.

Pour les particuliers qui auraient des galets de suies chez eux, ils sont de même nature "que les galets de goudron que l'on pourrait retrouver sur la plage". Il faut "éviter de les manipuler, prendre des gants, les jeter et se laver les mains", a ajouté le préfet de Seine-Maritime.

La présence d'amiante dans la toiture des bâtiments du site a également été confirmée par ce dernier.

Des mesures conservatoires concernant les cultures

Concernant les cultures, des mesures conservatoires ont été prises avec "la profession agricole". Les productions végétales non-récoltées ne devront pas l'être.

De nombreux éléments vont être consignés sous la responsabilité de l'exploitant "jusqu'à obtention de garanties sanitaires sur la base de contrôles officiels": des récoltes qui auraient été récupérées avant le 26 septembre mais entreposés sur le bord des champs, le lait issu de vaches en pâturage depuis cette date, les oeuf des élevages, le miel... 

"Il s'agit d'une forme de gel des produits et des récoltes", a résumé Pierre-André Durand.

Pour les potagers et jardins familiaux, "il est recommandé de ne pas consommer les produits souillés". "Nous sommes dans le cas d'une pollution visible, c'est-à-dire que les suies sont visibles. Les produits non-souillés peuvent être consommés après avoir été lavés et épluchés dans des conditions normales", a-t-il précisé.

Clément Boutin