BFMTV
Religions

Jihad: la mère d'un jeune parti en Syrie se confie à BFMTV

Michèle est désemparée et terrorisée pour son fils, parti pour la Syrie.

Michèle est désemparée et terrorisée pour son fils, parti pour la Syrie. - -

Document BFMTV - Frédéric, 18 ans, est parti pour la Syrie le lendemain de Noël. Ses proches sont presque sans nouvelle de lui. Sa mère ne comprend pas ce qui a pu se passer et souhaite aller le chercher.

Frédéric n'a que 18 ans. Le soir du réveillon de Noël, il dîne en famille, à Nice. Ils vivent dans un quartier défavorisé de la ville où l'an dernier, la police a arrêté un homme soupçonné de recruter des jeunes pour faire le jihad. Ce soir-là, c'est la dernière fois que ses proches vont le voir: le lendemain, Frédéric s'envole pour la Syrie pour aller combattre aux côtés des jihadistes.

Michèle, sa mère, n'a rien vu venir. Elle vit un véritable cauchemar éveillé depuis plus d'un mois. De son fils, elle n'a reçu que quatre appels téléphoniques depuis son départ, dont le dernier a eu lieu lundi, comme elle le raconte à BFMTV.

"Il m'a appelé vers 15h45. Je lui ai dit: 'Reviens, ce n'est pas un endroit pour toi! Ce que tu fais, ce n'est pas bien, ce n'est pas beau!' Il m'a répondu: 'Vous ne comprenez rien', et m'a dit de ne pas écouter les médias, qui racontent n'importe quoi, selon lui."

"J'ai peur que mon fils devienne un "Merah"."

Michèle lui a alors proposé de se rendre à la frontière syrienne, où elle pourrait aller le chercher. "Il ne m'a dit ni oui, ni non, juste: 'On verra.' Il m'appelait depuis un numéro turc que je ne connaissais pas. Moi je veux y aller maintenant. Je veux partir le chercher là-bas. J'ai peur que mon fils devienne un 'Merah'."

La mère de famille, désemparée, doit rencontrer très prochainement le maire de sa commune, Christian Estrosi, pour envisager d'organiser un voyage vers la Turquie et récupérer son enfant, comme les deux adolescents partis eux aussi en Syrie et retrouvés par leurs familles dimanche à la frontière.

En tout, 250 Français ou étrangers vivant en France combattraient en Syrie, une centaine seraient en transit pour s'y rendre, 150 auraient manifesté leur volonté d'y aller et 76 en seraient revenus, selon le ministre de l'Intérieur Manuel Valls. Vingt-et-un y seraient morts, dont deux demi-frères toulousains de 30 et 22 ans, tués à quatre mois d'intervalle, convertis à un Islam très radical.

A. G. avec Benoît Ruiz