Deux femmes remplacent Marie et Joseph: la crèche de Noël d'un prêtre italien suscite la polémique

Dans une église italienne, une crèche représente l'enfant Jésus entouré de deux femmes au lieu de Marie et de Joseph, comme dans le récit de la nativité issu de la Bible. Une pétition a été lancée pour demander son retrait.

Une crèche à la visée progressiste qui ne fait pas l'unanimité en Italie. Dans l'église des saints Pierre et Paul située à Capocastello di Mercogliano, un hameau à l'est de Naples, le prêtre a installé une crèche représentant l'enfant Jésus entouré de deux mères, au lieu des traditionnelles figurines de Marie et de Joseph.

Son but? "Montrer avec cette scène que les familles ne sont plus seulement traditionnelles", a expliqué à Reuters le prêtre Vitaliano Della Sala, connu pour défendre les droits LGBT+.

Il ajoute: "Dans nos paroisses, nous voyons de plus en plus d'enfants issus des nouveaux types de familles qui existent et font partie de notre société, des enfants de personnes séparées et divorcées, de couples homosexuels, de célibataires, de jeunes mères."

Pour lui, ce geste s'inscrit dans la lignée du pape François qui a autorisé lundi 18 décembre la bénédiction des couples de même sexe.

"Dangereuse, honteuse et blasphématoire"

Son initiative a été vue d'un mauvais oeil par les catholiques conservateurs. Un sénateur du parti Forza Italia, Maurizio Gasparri, a estimé que cette crèche pro-LGBT "offense tous ceux qui ont toujours eu du respect et de la dévotion pour la Sainte Famille".

Pour l'association Pro-Vita & Famiglia (Pour la vie et la famille), cette crèche est "dangereuse, honteuse et blasphématoire".

"Non seulement cela contrevient à tout enseignement de l'Église" écrit Pro-Vita mais cela vise à "sanctifier des pratiques illégales en Italie comme la vente de gamètes, l'achat et la vente d'enfants". Soit la gestation pour autrui, qui fait l'objet de discussions au Parlement. Si la GPA est illégale en Italie, le gouvernement souhaite également punir les couples qui y ont recours à l'étranger.

Pro-Vita & Famiglia a lancé une pétition pour demander à l'évêque de la ville d'imposer le retrait de cette crèche. En ce mardi 26 décembre, elle a recueilli plus de 24.000 signatures.

Au niveau national, les crèches dans leur ensemble font également débat: le gouvernement de la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni souhaite rendre impossible l'interdiction des activités catholiques, dont l'installation de crèches, dans les écoles.

Juliette Brossault