BFMTV
Religions

Comment concilier bac et ramadan?

Cette année, les épreuves écrites du bac tombent en même temps que le ramadan.

Cette année, les épreuves écrites du bac tombent en même temps que le ramadan. - Fred Dufour - AFP

Particularité de la session de ce baccalauréat 2015, les épreuves écrites coïncident avec le début du ramadan. Un défi pour les candidats musulmans qui, selon la tradition, ne peuvent pas s'abstenir de jeûner.

Trente ans que cela n'était pas arrivé: le début du ramadan coïncide cette année avec les épreuves écrites du baccalauréat général et technologique. Dalil Boubakeur, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a précisé lundi sur Europe 1 que "selon toute probabilité, le ramadan devrait démarrer jeudi", soit le lendemain du premier jour des épreuves, celles-ci s'étalant du 17 au 24 juin. Il s'agit ainsi pour ces jeunes candidats musulmans d'un véritable défi que de plancher sur sa copie le ventre vide. Mais n'existe-t-il pas des dérogations? Éléments de réponse et conseils.

Le jeûne, quatrième pilier de l'islam, s'impose à tout musulman pubère. Des dispenses appelant des compensations - par un jeûne différé - sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d'accoucher. Mais, théoriquement, ni pour les travailleurs ni pour les candidats à des examens.

L'examen n'est pas une raison valable

"Passer un examen n'est pas considéré comme une raison valable d'abandon du jeûne", confirme Anouar Kbibech, prochain président du CFCM. "Il peut cependant y avoir des situations où la personne n'arrive pas à assumer le jeûne. A l'impossible nul n'est tenu", ajoute-t-il.

"Pendant quelques jours, le jeûne est très tolérable". S'il y a une impossibilité, une maladie ou une pathologie quelconque, Dalil Boubakeur conseille aux étudiants "de ne pas le faire" et de le différer en le remplaçant "par un nombre de jours équivalents".

Pour Anouar Kbibech, qui se souvient avoir jeûné alors qu'il passait des oraux d'admission en écoles d'ingénieurs, "les deux ou trois premiers jours c'est difficile, mais après le corps s'habitue. Et il peut même y avoir un moment, en début d'après-midi, où le corps se trouve dans un état d'euphorie".

"Le problème ce n'est pas le ramadan, c'est soi-même. C'est sûr que le jeûne est plus facile à supporter si on ne fait pas d'orgie le soir", lors du repas de l'iftar, estime Anouar Kbibech. "Beaucoup se sentent plus légers, se sentent mieux lors du ramadan", assure-t-il en vantant ses vertus d'"ascèse spirituelle" et de "thérapie corporelle".

Soutien sur les réseaux sociaux

Au cours de ce mois sacré, les musulmans sont invités à s'abstenir de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles dès les premières lueurs de l'aube, soit pendant 18 heures environ (de 3h50 jusqu'à presque 22h) la semaine des examens. De quoi forcer le respect des autres candidats et des internautes. Sur les réseaux sociaux, on salue à l'avance les courageux qui se lanceront dans le jeune en même temps que les examens.

Mélanie Godey avec AFP