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Société

Pyrénées-Orientales: polémique après qu'un Intermarché a vendu du requin interdit à la pêche

Le requin-renard vendu il y a quelques jours dans l'Intermarché d'Argelès.

Le requin-renard vendu il y a quelques jours dans l'Intermarché d'Argelès. - Capture d'écran d'une photo de Sea Shepherd sur Twitter.

Le requin-renard est interdit à la pêche volontaire... pas à la vente. C'est pourquoi il y a quelques jours, on en a pu en trouver des tranches sur les étals de l'Intermarché d'Argelès, dans les Pyrénées-Orientales. Epinglée par l'association Sea Shepherd, la chaîne a annoncé dès vendredi qu'elle retirait le poisson des bacs à glace.

12 euros 50 le kilo en promotion. Une affaire sans doute ces tranches de requin-renard mises en vente il y a quelques jours par l'Intermarché d'Argelès-sur-mer, dans les Pyrénées-Orientales. Sauf que le poisson est interdit à la pêche, ce qui a suscité la colère de l'association de protection des animaux Sea Shepherd qui a, la première, jeté un œil sur cet article un peu particulier et lancé une controverse, notée dès ce lundi par France Bleu Roussillon. 

Pêche involontaire, vente intentionnelle 

Plus exactement, le requin-renard, en tant qu'il est une espèce menacée et protégée, est interdit à la pêche volontaire, ce qui implique qu'il peut arriver qu'on le pêche par inadvertance. Par conséquent, la vente de sa chair n'est pas interdite en elle-même.

"C'est le côté pervers de la loi de protection. On se retrouve avec des espèces menacées dans les poissonneries. Là, c'est Intermarché, mais c'est très commun en fait, ce n'est pas quelque chose d'exceptionnel. C'est un vrai problème pour les espèces menacées, elles n'ont pas de protection réelle", a expliqué la présidente de Sea Shepherd, Lamya Essemlali, à France Bleu. 

Dès vendredi, Intermarché renonçait à cette vente polémique. "Suite à l’interpellation de Sea Shepherd sur la vente de requin dans certains points de vente, nous confirmons qu’il ne s’agit nullement d’une politique d’enseigne mais de regrettables initiatives isolées. Nous avons immédiatement fait cesser ces ventes", écrivait ainsi la communication du magasin. 

Une promesse

Problème, là aussi relevé par Sea Shepherd: l'enseigne d'Argelès a remplacé le requin-renard par du thon rouge et de l'espadon, deux espèces elles aussi en grande difficulté.

"Intermarché, vous remplacez le requin-renard menacé par un espadon de Méditerranée et un thon rouge en promotion!! Vous voulez liquider 'les stocks' de poissons menacés?" a aussitôt demandé l'association, ulcérée. 

Au moment de répondre lundi, Intermarché a d'abord fait valoir la légalité de la vente de ces poissons, avant de faire une promesse: "Mais, suite à l’interpellation de Sea Shepherd France et pour agir en faveur d’une pêche et d’un approvisionnement toujours plus responsables, nous allons nous rapprocher d’experts pour établir dès septembre un plan d’action concernant ces deux espèces".

Robin Verner