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Pollution aux particules fines: 25 grandes villes touchées par une forte dégradation de l'air

Cette pollution devrait peu à peu se dissiper à partir de jeudi, à la faveur du déplacement d'un anticyclone qui devrait de nouveau faire circuler le vent sur le territoire français.

Un phénomène aux origines et conséquences multiples. Depuis dimanche, la France métropolitaine est touchée par un important phénomène de pollution aux particules fines. Selon sa dernière observation, la Fédération des Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air en France (Atmo France) estime que 25 grandes villes de France sont concernées par une mauvaise, voire très mauvaise qualité de l'air, selon ses critères.

Géographiquement, les pollutions se localisent principalement dans les Hauts-de-France, sur le bassin parisien, dans le Val-de-Saône, en Alsace, ainsi que dans la Vallée du Rhône jusqu'à l'embouchure de la Méditerranée. Deux villes sont classées en catégorie écarlate, "très mauvais", par Atmo: Chartres et Lyon.

En outre, 23 autres villes sont catégorisées en rouge, couleur synonyme de "mauvaise" qualité de l'air: Lille, Arras, Amiens, Metz, Paris, Rouen, Caen, Rennes, Le Mans, Angers, Nantes, Orléans, Tours, Bourges, Dijon, Besançon, Sens, Chalon-sur-Saône, Clermont-Ferrand, Grenoble, Saint-Etienne, Tarbes et Montpellier. Cette liste est soumise à des modifications au cours de la journée.

La carte de la qualité de l'air au 14 février 2023
La carte de la qualité de l'air au 14 février 2023 © Atmo

Plusieurs facteurs et des restrictions

Contacté par BFMTV.com, Atmo souligne que ces pollutions sont la résultante "d'un mix entre la météo, les reliefs et les émissions de polluants." Le pays est en effet soumis depuis plusieurs jours à une condition anticyclonique qui empêche la circulation du vent, pousse l'air vers le sol, et dégrade la qualité de l'air.

"On peut être à côté de fortes émissions mais quand même avoir une bonne qualité de l'air si il y a du vent, or ici la dispersion ne se fait plus." Ces conditions météorologiques, conjuguées à "un fort trafic routier et le chauffage au bois un peu partout en France causent ces pollutions", nous apprend-on.

De plus, il convient également de diviser les particules fines en deux catégories: les PM10 et les PM2.5, des chiffres qui correspondent à leur taille, respectivement 10 et 2,5 micromètres. Scientifiquement, les particules les plus fines pénètrent plus facilement dans l'organisme humain et sont donc plus dangereuses.

La carte de pollution aux particules fines PM2,5 en France, le 14 février 2023
La carte de pollution aux particules fines PM2,5 en France, le 14 février 2023 © BFMTV

Dans les régions concernées par ces épisodes de pollution, des restrictions sont mises en place. Dans le Rhône, la circulation différenciée a ainsi été mise en place et "seuls les véhicules affichant un certificat qualité de l’air (vignette Crit’Air) de classe zéro émission moteur, de classe 1, ou de classe 2 sont autorisés à circuler au sein de la Zone à faibles émissions (ZFE) de la métropole de Lyon", indique la préfecture.

Les jours précédents, des mesures du même type avait été prises en Ardèche, en Gironde, dans les Pyrénées-Atlantiques, dans le Vaucluse ou encore dans les Bouches-du-Rhône. Selon un bulletin du site Prev'Air, cet épisode de pollution "pourrait perdurer au moins jusqu’au jeudi 16 février."

Quels risques?

Selon le ministère de la Santé, les particules fines ont des effets extrêmement néfastes sur la santé, divisés en deux catégories. Les effets immédiats, qui peuvent se manifester par des irritations oculaires ou des voies respiratoires, des crises d'asthme ou encore "une exacerbation de troubles cardio-vasculaires et respiratoires pouvant conduire à une hospitalisation, et dans les cas les plus graves au décès."

Peuvent également survenir des conséquences à plus long terme. Le ministère de la Santé pointe une aggravation des maladies chroniques telles que des cancers, des pathologies cardiovasculaires et respiratoires ou des troubles neurologiques.

En conséquence, les autorités conseillent d'éviter les activités physiques ou sportives intenses et de continuer à aérer les locaux au moins dix minutes par jour. Pour les populations vulnérables ou sensibles, elles suggèrent en plus de privilégier des sorties brèves ou demandant le moins d'efforts et d'éviter les zones à fort trafic pendant les heures de pointe.

Elles appellent également à privilégier le covoiturage, les transports en commun ou les modes de déplacement non polluants.

Au total, on impute à la pollution atmosphérique 48.000 morts prématurées par an, soit 9% de la mortalité totale française.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV