BFMTV
Société

Outrage sexiste: 447 amendes distribuées depuis l'entrée en vigueur de la loi en août

Manifestation contre les violences faites aux femmes, le 29 octobre 2018 à Marseille

Manifestation contre les violences faites aux femmes, le 29 octobre 2018 à Marseille - Franck PENNANT, AFP/Archives

Depuis août dernier, la loi pénalisant les "outrages sexistes" à donné lieu à 447 amendes. Une victoire d'après la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité hommes/femmes.

Depuis son entrée en vigueur en août, la loi pénalisant les "outrages sexistes" a donné lieu à 447 amendes, a annoncé mardi devant les députés la secrétaire d'État chargée de l'Egalité femmes/hommes, Marlène Schiappa.

"Très honnêtement, ça n'est pas un chiffre dont nous avons à rougir", a commenté Marlène Schiappa lors d'un débat organisé dans la nuit de lundi à mardi pour tirer le bilan de sa loi sur les violences sexuelles et sexistes.
"Vous étiez nombreux sur ces bancs à nous dire que ça ne marcherait jamais, que nous n'arriverions pas à caractériser l'outrage sexiste", a commenté la secrétaire d'Etat dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Mais ces chiffres montrent que "notre dispositif est efficace, et il va monter en puissance", a-t-elle ajouté.

Par cette législation, la France a été "le premier pays au monde à pénaliser le harcèlement de rue par des amendes", comprises entre 90 et 750 euros, a rappelé la secrétaire d’État.

Par souci d'efficacité, le choix a été fait d'une procédure par verbalisation, qui ne passe pas par un dépôt de plainte, car les femmes sont trop souvent réticentes à une telle procédure.

Un recul encore insuffisant

Concernant un autre aspect de la loi - les dispositions visant à faciliter les condamnations pour viol sur mineurs, en précisant la définition de la "contrainte morale" ou de la "surprise" qui peuvent être exercées sur les victimes - Marlène Schiappa a expliqué ne pas avoir le "recul nécessaire" pour dire si la loi avait permis "d'avoir d'avantage de qualification de viol sur les enfants de moins de 15 ans".

La députée LaREM Alexandra Louis, ancienne rapporteure de la loi, est chargée d'une mission pour évaluer ce point. Sa mission commencera "après un an de mise en oeuvre de cette loi", donc à partir de l'été prochain, a dit la secrétaire d'Etat.

Encore beaucoup "de progrès à faire"

Marlène Schiappa a par ailleurs souligné qu'il restait "énormément de progrès à faire" pour appliquer une disposition de loi visant à réprimer le "cyberharcèlement en meute", principalement selon elle en raison de l'inertie de certaines plateformes internet comme Twitter.

"A ce stade, si certains coopèrent tout à fait, d'autres, comme Twitter, ne coopèrent pas du tout, ne fournissent pas les adresses IP (des harceleurs), et parfois ne retirent pas les tweets qui ont été incriminés et condamnés en justice", a-t-elle déploré.
Aude Solente avec AFP