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"On m'appelait 'Yanis la pute'": Yanis Marshall raconte l'homophobie dont il a été victime plus jeune

Le chorégraphe, invité sur le plateau de BFMTV pour évoquer le harcèlement scolaire et l'homophobie qui ont poussé le jeune Lucas à mettre fin à ses jours, a raconté son enfance douloureuse.

"Je sais que les gosses de cet âge-là, ça peut être très cruel". Le chorégraphe Yanis Marshall a raconté sur BFMTV le harcèlement et l'homophobie qu'il a vécu lorsqu'il était jeune. Un passé douloureux qui fait écho à celui de Lucas, un jeune adolescent de 13 ans qui s'est suicidé le week-end dernier après avoir été victime de "moqueries" et d'insultes au collège en raison de son orientation sexuelle.

"Je trouve ça super triste, moi ça me dégoûte personnellement qu'on en arrive à un stade où un gamin de 13 ans préfère mourir que continuer à vivre", s'est ému le chorégraphe.

"Je suis passé par là [...], on m'a appelé Yanis la pute toute mon enfance. C'était littéralement mon surnom dans toute la ville", a confié Yanis Marshall qui a vécu plus jeune à Vallauris (Alpes-Maritimes), "j'entendais les gamins qui s'amusaient à se cacher et crier ça toute la journée".

"Je n'étais pas dans la provoc', juste différent"

Celui qui a changé plusieurs fois d'écoles au cours de son enfance explique sur BFMTV qu'il n'"étai(t) pas dans la provoc', juste différent. Au lieu de jouer au foot avec les autres garçons, je faisais de la danse sous le préau".

Yanis Marshall se souvient d'un épisode douloureux où, lorsqu'il se faisait taper dessus à l'école, il s'était réfugié à la cantine. Ce sont les employées qui ont raconté à sa mère qu'il se faisait "racketter, courir après et taper dessus". Aujourd'hui, le danseur professionnel - qui continue d'être victime d'homophobie - estime que ce qu'il a vécu plus jeune relève avant toute chose "de l'ignorance" et d'" un manque d'éducation de la part des parents".

"J'ai tendance - et c'est peut-être là où je suis fautif aussi - à ignorer et ne pas répondre à ça, et ne même plus voir. J'en suis à un stade où cela ne m'affecte plus", a-t-il enfin conclu.

3020: le numéro de téléphone à joindre en cas de harcèlement scolaire

Le "3020", "NON AU HARCÈLEMENT", est le numéro national à joindre pour les personnes victimes de harcèlement scolaire. La personne ou ses proches peuvent contacter ce numéro d'écoute et de prise en charge gratuit, accessible du lundi au vendredi, saufs jours fériés, de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV