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"On aurait aimé qu'Air France nous facilite la vie": les parents du grand prématuré privé d'avion témoignent

Léon est né à Nice il y a trois mois, à six mois de grossesse. Cette semaine, ce fils d'un couple parisien devait être rapatrié pour une urgente opération des yeux. Mais faute de papier, le Nice-Paris d'Air France lui est resté inaccessible. Ses parents, Vanina et Nicolas, ont livré leur récit des événements auprès de notre antenne ce vendredi.

Départ lundi 8 novembre plutôt que mardi 9 novembre, et pour 10h30 en lieu et place d'1h20. Rien ne s'est passé comme prévu lors du tout premier voyage de la courte vie de Léon, grand prématuré âgé de trois mois, rapatrié à Paris depuis Nice cette semaine pour une opération des yeux à réaliser d'urgence.

S'il devait initialement rallier la capitale par avion, Air France a refusé de l'embarquer en raison de son absence de papiers d'identité. Au grand désarroi du CHU de Nice, qui a finalement pris sur lui de le transporter en ambulance, et de ses parents qui racontent leur mésaventure sur notre antenne ce vendredi. La compagnie aérienne assure quant à elle qu'elle était prête à demander une dérogation aux autorités pour faciliter le voyage.

L'histoire d'un couac

L'enfant de Vanina Martinez et Nicolas Lejeune est né le 27 juillet dernier. Il a surpris ses Parisiens de parents dans leur villégiature niçoise. Il faut dire que Léon y a mis les grands moyens en naissant à seulement six mois de grossesse. Résultat: un nourrisson pesant à peine 530 grammes et trop fragile pour quitter l'hôpital azuréen.

Ainsi, après y avoir achevé l'été au chevet de leur fils, Vanina et Nicolas commencent encore leur automne à Nice. Toutefois, la semaine dernière, un événement bouscule l'équilibre fragile autour du petit Léon.

"Il y a eu un examen des yeux qui n’était pas bon", explique Vanina, sa mère: "L’hôpital nous a demandé qu’il soit rapatrié pour être opéré assez rapidement."

Aussitôt, le CHU de Nice se tourne vers Air France. La compagnie propose l'un de ses Nice-Paris du mardi 9 novembre. Mais l'organisation ne tarde pas à coincer. "Le couac a été sur l’administratif. Rapidement, on nous a dit que ça n’allait pas être possible puisque Léon n’avait pas de papier d’identité", retrace son père, Nicolas Lejeune.

"Il n’a pas quitté l’hôpital depuis sa naissance, il est hospitalisé depuis trois mois et demi et il lui fallait une carte d’identité. C’est un peu complexe à fournir et donc on s’est retrouvé – d’après l’hôpital – face à une compagnie aérienne qui ne fléchissait pas", explique-t-il.

La réaction de la compagnie

Pourtant, dès jeudi sur Twitter, la compagnie conteste cette version, faisant valoir une autre vision.

"Il n’y a eu aucun refus d’embarquement. Le transport du bébé était prévu le 9/11, le voyage a été annulé à la demande du CHU qui avait déjà procédé au transport par voie terrestre. Air France était prête à demander une dérogation auprès des autorités sur les pièces d’identité à fournir pour permettre à l’enfant de voyager en avion, à la date prévue ou de manière anticipée", a déroulé la compagnie.

"Dans l'instant"

Le couple affime que jamais la société ne leur a signalé qu'il pouvait négocier une dérogation auprès des autorités.

"On aurait aimé qu’ils soient dans l’instant et qu’ils se disent: ‘Ok, ils n’ont ni carte d’identité ni livret de famille mais ils ont déclaré leur fils en mairie. On les laisse passer avec un acte de naissance et on leur facilite la vie’", clame la jeune mère de famille.

Toujours est-il que c'est le CHU qui en vient à prêter l'un de ses véhicules lundi pour ce périple de plus de dix heures. Vanina Martinez pointe ainsi l'inertie d'Air France. "Ils disent qu’ils auraient pu trouver un moyen d’accélérer les choses mais on n’avait pas le temps d’être dans l’administratif."

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV