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"On a vécu 2h de guerre": Une restauratrice témoigne des heurts en marge du rassemblement en soutien aux Kurdes à Paris

Violences en marge d'une manifestation à Paris, au lendemain de la mort de trois Kurdes tués par balle, dans le Xe arrondissement de la capitale, le 24 décembre 2022

Violences en marge d'une manifestation à Paris, au lendemain de la mort de trois Kurdes tués par balle, dans le Xe arrondissement de la capitale, le 24 décembre 2022 - JULIEN DE ROSA © 2019 AFP

Onze personnes ont été interpellées lors de heurts en marge de la manifestation à Paris en hommage aux trois Kurdes tués la veille. Des poubelles ont été incendiées et des vitrines dégradées.

"On a eu très peur." Claude Raad gère un restaurant à Paris, à proximité de la place de la République où a eu lieu ce samedi après-midi un rassemblement en hommage aux Kurdes blessés et tués dans une fusillade vendredi rue d'Enghiens. Si la manifestation a débuté dans le calme, des tensions se sont nouées au fil de l'après-midi pour finalement donner lieu à des violences urbaines.

Une situation qui a contraint Claude Raad à boucler temporairement l'entrée de son restaurant avec, à l'intérieur, ses employés et des clients en train de déjeuner.

"On a dû se barricader à l'intérieur à cause des gaz lacrymogènes. C'était terrifiant, très violent, il y avait des jets de cailloux, des gens qui hurlaient (...) On a vécu deux heures de guerre", décrit-elle au micro de BFMTV.

Et d'ajouter: "On a eu très peur parce qu'on avait des responsabilités envers les gens coincés dans le restaurant, on avait des personnes âgées et des enfants."

11 personnes interpellées

À l'issue de ces échauffourées, 11 personnes ont été interpellées "essentiellement pour des dégradations", a annoncé le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur BFMTV. 31 membres des forces de l'ordre ont été légèrement blessés et un manifestant a été touché à l'arcade sourcilière, a-t-il ajouté.

Côté dégradations, "une quinzaine de vitrines ont été étoilées, pas brisées". Au moins quatre voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des poubelles brûlées. Tout serait parti d'une "provocation" commise par le chauffeur d'une camionnette, a commenté le préfet de police, sans plus de détails à ce stade.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV