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NDDL: la police est intervenue pour déloger les derniers opposants

Les forces de l'ordre sont intervenues à Nantes samedi soir pour libérer le périphérique nantais bloqué par les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Les forces de l'ordre sont intervenues à Nantes samedi soir pour libérer le périphérique nantais bloqué par les opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. - AFP

Plusieurs dizaines de camions de CRS ont convergé vers le pont vers 22h samedi. Après plusieurs tentatives de négociation pour un départ à l'amiable, une importante charge à l'aide de gaz lacrymogènes a été lancée vers 23h45, accélérant le départ des quelque 60 tracteurs qui bloquaient le passage.

Les manifestants ont fini par être délogés par la force. Les forces de l'ordre sont intervenues samedi vers 23 heures contre plusieurs centaines d'opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui bloquaient le périphérique nantais et l'un des principaux ponts de la ville à l'aide de nombreux tracteurs. 

Plusieurs dizaines de camions de CRS ont convergé vers le pont vers 22h samedi puis les forces de l'ordre ont entamé leur intervention vers 23h. Après plusieurs tentatives de négociation pour un départ à l'amiable, une importante charge à l'aide de gaz lacrymogènes a été lancée vers 23h45, accélérant le départ des quelque 60 tracteurs qui bloquaient le passage.

Feu de paille

Les manifestants ont allumé un feu de paille sur la voie qui a été rapidement éteint par un véhicule lanceur d'eau de la police et, peu après minuit, les premiers des quelques 60 tracteurs commençaient à manoeuvrer pour quitter volontairement le pont de Cheviré par lequel passe le périphérique à l'ouest de Nantes. 

Peu avant une heure du matin dimanche, ils étaient tous partis du périphérique par les bretelles de sortie, en direction du sud.

"La garantie donnée par les organisateurs de quitter le périphérique en fin d'après-midi n'a pas été respectée", a regretté le préfet de Loire-Atlantique dans un communiqué vers minuit. "Le préfet a donc décidé de procéder à l'évacuation du site. Il appelle les manifestants à agir de façon responsables et à quitter les lieux dans le calme".

Entre 7.200 et 20.000 manifestants

La manifestation, entamée dans la matinée de samedi aux abords de Notre-Dame-des-Landes et en plusieurs points de Nantes, a réuni plus de 20.000 personnes, 400 tracteurs et un millier de cyclistes, selon l'Acipa, la principale association d'opposants au projet d'aéroport nantais, la police parlant de 7.200 manifestants. Les différents convois ont ensuite convergé sur le périphérique de Nantes et se sont rejoints au pont de Cheviré à la mi-journée.

Mais alors que le gros des manifestants commençait à se disperser à partir de 15h30, plusieurs organisations paysannes ont annoncé qu'elles poursuivaient une occupation illimitée du pont de Cheviré tant que le Président Hollande ne renoncerait pas à l'expulsion des habitants du site prévu pour le futur aéroport nantais. En début de soirée, plusieurs dizaines de tracteurs étaient massés à l'accès sud au pont de Cheviré, non loin de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique.

Bientôt le feu vert aux travaux? 

La mobilisation de samedi est la plus forte depuis la manifestation du 22 février 2014, lorsqu'au moins 20.000 personnes selon la police et 40.000 à 60.000 selon les manifestants, s'étaient rassemblées dans le centre de Nantes. Mais, à la différence de ce rassemblement qui avait donné lieu à des dégradations et des affrontements avec les forces de l'ordre, la manifestation de samedi s'est déroulée dans une ambiance bon enfant, avec "un grand banquet" organisé au milieu des voies empruntées habituellement par les automobiles.

Cette nouvelle mobilisation intervient plus de deux mois après l'annonce, le 30 octobre, d'une relance "pour 2016" du chantier, après la validation par le tribunal administratif de Nantes des arrêtés préfectoraux autorisant le début des travaux. Le transfert de l'actuel aéroport vers le site de Notre-Dame des Landes, à 20 km au nord de l'agglomération, devait initialement s'achever en 2017 avec l'inauguration de la nouvelle infrastructure. Les opposants ont appelé à des rassemblements de soutien ailleurs en France ce samedi, notamment à Albi, non loin de l'ancienne "ZAD" de Sivens, où 200 personnes se sont rassemblées.

la rédaction avec AFP