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Menace terroriste: des hommes du GIGN déployés incognito dans les trains 

L'écusson du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, à Paris le 19 avril 2016. (Photo d'illustration)

L'écusson du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale, à Paris le 19 avril 2016. (Photo d'illustration) - Bertrand Guay - AFP

Dès ce jeudi, des agents du GIGN vont voyager en toute discrétion à bord des trains et pourront intervenir en cas d'attaque terroriste.

Des militaires du GIGN, l'unité d'élite de la gendarmerie, vont en toute discrétion voyager dans les trains circulant en France, prêts à intervenir en cas d'attaque terroriste, a révélé la gendarmerie ce jeudi. 

Baptisé "Train Marshalls", cette opération "est mise en œuvre dès aujourd'hui, veille des grands départs", a affirmé à l'AFP, le colonel Ghislain Réty, chef du bureau de la défense et de la sécurité nationale au sein de la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN).

"Ils voyageront tous les jours, dans les trains circulant sur l'ensemble du territoire, de façon aléatoire ou de façon plus ciblée en fonction de l'état de la menace. L'objectif est d'être efficace et de rassurer la population", a-t-il ajouté.

"Ces militaires du GIGN se mélangeront parmi les voyageurs en toute discrétion. Ils seront au moins deux par train", a complété le militaire. 

Armés et équipés de radio, ils seront prêts à intervenir en cas d'attaque terroriste considérée comme le "haut du spectre" et n'interviendront pas, pour des raisons de couverture, sur les faits de petite et moyenne délinquance.

L'opération, qui a été expérimentée lors du dernier trimestre 2017 sur le réseau SNCF, s'inspire des "Air marshalls", ces membres des forces de l'ordre circulant incognito dans les avions aux États-Unis ou en France.

Une formation spécifique dans les trains

Pour mettre en œuvre ce dispositif, les agents du GIGN qui y participeront se sont spécifiquement formés pour intervenir dans les trains et ont parfait leur connaissance du milieu ferroviaire avec la SNCF.

Si le GIGN s'entraîne régulièrement pour ces situations, l'intervention d'un "train marshall" in situ sera sensiblement différente: "Nous avons étudié la configuration des wagons. Les tirs doivent y être d'une réactivité et d'une précision immédiate", a illustré Ghislain Réty.

"L'attaque ratée du Thalys a été l'élément déclencheur", a fait valoir le colonel. Le 21 août 2015, un carnage a été évité de justesse dans un Thalys bondé Amsterdam-Paris lorsque des voyageurs français, britannique et américains ont maîtrisé un homme lourdement armé qui a ouvert le feu à hauteur de Oignies (Pas-de-Calais).

Deux personnes avaient été blessées avant que Ayoub El-Khazzani, Marocain de 25 ans signalé comme islamiste radical par les autorités espagnoles, ne soit neutralisé.

L.A., avec AFP