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Manifestations

Pénaliser les clients des prostituées? Partisans et opposants manifestent

Sarah (g.), des Femen, a manifesté ce vendredi pour la pénalisation, Cécile (d.), d'Act Up, contre.

Sarah (g.), des Femen, a manifesté ce vendredi pour la pénalisation, Cécile (d.), d'Act Up, contre. - -

Une centaine de prostituées ont manifesté ce vendredi à Paris contre la pénalisation de leurs clients, objet d'une proposition de loi. A quelques pas de là, des associations féministes s'étaient réunies pour soutenir le texte.

Pénaliser les clients des prostituées? La question divise. Les abords de l'Assemblée nationale, où est examiné une proposition de loi en ce sens, étaient livrés ce vendredi aux cris des manifestants du pour et du contre.

Sur l'esplanade des Invalides, souvent cachées derrière des masques blancs ou rouges, sous des cagoules ou une écharpe, environ 150 prostituées ont ainsi clamé leur opposition à un texte qu'elles qualifient d'"anti-putes".

"Une catastrophe sanitaire"

La proposition de loi prévoit en effet de sanctionner l'achat d'un acte sexuel d'une amende de 1.500 euros, doublée en cas de récidive. Une pénalisation des clients qui, pour les travailleuses du sexe, revient indirectement à les sanctionner.

Le Strass, syndicat des travailleurs sexuels, était soutenu par plusieurs ONG comme Aides, Médecins du monde ou encore Act up. Pour Cécile, militante dans cette association de lutte contre le Sida, pénaliser les clients revient en effet à rejeter les prostituées dans la clandestinité.

"C'est une mesure extrêmement dangereuse, qui va exposer les putes [sic] à des violences et à des contaminations", pointe-t-elle au micro de BFMTV. "C'est une catastrophe sanitaire qui s'annonce."

"Pas normal d'acheter une autre personne"

A quelques mètres de là cependant, le ton était tout autre. Une cinquantaine de personnes, pour la plupart issues des mouvements féministes, étaient venues soutenir la proposition de loi. Sur les pancartes, "prostitution abolition".

Parmi les manifestants, Sarah, du collectif Femen. "Pénaliser les clients, c'est leur dire que ce n'est pas normal, que ce n'est pas légal, d'avoir le droit d'acheter une autre personne", arguait-elle au micro de BFMTV.

A l'intérieur de l'hémicycle, le débat était toutefois moins passionné: seuls une vingtaine de députés étaient présents pour débattre du texte.

M. T.