Nicolas: la Manif pour tous a son martyr

La twittosphère s'est emballée après la condamnation à deux mois de prison ferme d'un manifestant opposant à la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. A droite, les politiques n'ont pas manqué de suivre.

La Manif pour tous a eu son égérie, elle a maintenant son martyr: Nicolas, condamné le 19 juin dernier à deux mois de prison ferme et 1.000 euros d'amende pour rébellion et refus de prélèvements ADN et d'empreintes après son interpellation dimanche, devant les locaux de M6 où François Hollande participait à l'émission Capital.

Pour une grande partie des opposants au mariage homo, cette peine serait le signe évident de la partialité d'une justice agissant aux ordres du gouvernement.

Des pétitions fleurissent en soutien au jeune opposant

Sur Internet, une pétition lancée peu après la condamnation de Nicolas ce "jeune opposant à la loi Taubira" avait recueilli plus de 47.000 signatures, vendredi soir à 19 heures. Sur le site soutien-nicolas.com, un appel au don a été lancé.

Les initiateurs de cette démarche s'indignent à plus d'un titre du traitement réservé à Nicolas, mais semblent particulièrement choqués du fait que le jeune homme a immédiatement été écroué à la prison de Fleury-Mérogis après sa condamnation dans le cadre d'une comparution immédiate. "Le jeune Nicolas dormira ce soir à côté des dealers, des assassins et des violeurs pour lesquels Christiane Taubira estime que la prison n’est pas la solution", plaide Me Frédéric Pichon, le défenseur du jeune homme.

L'hebdomadaire de droite Valeurs actuelles lance ce 21 juin une pétition pour "exiger la libération immédiate de Nicolas". Une deuxième pétition est accessible sur le site libéronsnicolas.fr. De nombreux signataires, politiques, chefs d'entreprises, maires d'arrondissement, ont déjà apposé leur nom.

Une pluie d'indignations sur Twitter

"Dictature socialiste", "justice à deux vitesses", "prisonnier politique", "symbole de l'injustice"… les twittos soutiens de la Manif pour tous n'y vont pas par quatre chemins pour marquer leur indignation face à cette condamnation.

Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, fait un parallèle avec les peines prononcées à l'encontre des casseurs du PSG. Huit d'entre eux avaient été laissés libres sous contrôle judiciaire après leur compatution immédiate à la mi-mai.

"Le premier prisonnier de la Manif pour tous http://t.co/c7loSULPcz"et pendant ce temps les casseurs du PSG coulent des jours tranquilles
— Valérie Boyer (@valerieboyer13) June 19, 2013

Marine Le Pen, présidente du FN, fustige quant à elle une "fermeté à géométrie variable".

#Nicolas incarcéré : fermeté à géométrie variable et justice à deux vitesses ! MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 21, 2013

Bien sûr, la Manif pour tous affiche un soutien sans faille. Plusieurs rassemblements, comme celui qui a eu lieu ce vendredi devant le Panthéon, sont prévus. L'un d'eux soit se tenir à 20 heures, dimanche, place Dauphine. Le collectif interpelle directement le président de la République.

#François, Occupe toi du chômage plutôt que de la filiation ! #Soutien

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David Namias