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Manifestation interdite à Rennes: le préfet appelle les habitants à "éviter le centre-ville"

Plus de 700 casseurs sont attendus dans les rues de Rennes malgré l'arrêté d'interdiction du rassemblement. "Un très important" dispositif de sécurité a été déployé par les autorités.

Alors que de nouveaux incidents ont touché Rennes vendredi soir, la préfecture d'Ille-et-Vilaine appelle à la plus grande prudence. Si les autorités ont interdit la manifestation "contre les violences policières" prévue ce samedi, elles craignent de nouveaux affrontements avec les 700 casseurs attendus, selon les estimations des forces de l'ordre. 

"On s’attend à ça (à des affrontements, NDLR), confirme sur BFMTV Patrick Dallennes. On peut craindre qu’il y ait des heurts."

Lors d'un point-presse à la préfecture, le préfet délégué à la sécurité et à la défense de la zone Ouest a volontairement souhaité ne pas communiquer les chiffres précis concernant le déploiement des forces de l'ordre pour samedi après-midi. "Nous ferons tout pour qu’elle (la manifestation, NDLR) n’ait pas lieu", prévient-il. Sur BFMTV, il a fait part "d'un très important" dispositif de sécurité, indiquant que le ministre de l'Intérieur "a accordé des moyens exceptionnels pour cette manifestation", notamment quatre canons à eau ou deux hélicoptères.

"Aucune violence ne doit être acceptée", a rappelé François Hollande, en déplacement au Nigéria, "(...) elle mobilise des forces de sécurité qui aujourd'hui doivent être essentiellement consacrées à la protection de notre territoire et de notre population face à la menace terroriste."

Eviter le centre-ville

Dans ce contexte, Patrick Dallennes a appelé les Rennais à "laisser faire la police" et a délivré un appel à la prudence. Il invite les Rennais "à éviter le centre-ville cet après-midi". De nombreux commerçants, eux, ont préféré laisser le rideau fermé et ont protégé leurs vitrines avec des panneaux de bois, comme l'a constaté une journaliste de BFMTV, quelques heures avant ce rassemblement qui fait suite à l'évacuation vendredi matin d'une salle municipale que les opposants à la loi Travail occupaient depuis le 1er mai.

Vendredi soir déjà, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a qualifié le rassemblement prévu ce samedi de "manifestation de casseurs". Le préfet a parlé lui de "culture de la guérilla" rapportant des "appels au meurtre" avec notamment des slogans comme "une balle, un policier". Les organisations étudiantes et lycéennes ont exprimé leur colère face à ces casseurs qui brouillent leur message selon eux.

Des policiers qui feront "respecter l’Etat de droit", promet le préfet face à des personnes qui "n’ont pas d’autres objectifs que de lutter contre les symboles de notre pays". Toutefois les forces de l'ordre redoute le pire avec ces casseurs professionnels qui emploient des bombes agricoles ou des bombes avec des produits qui n'ont pas été identifiés. 

Quand on voit ce qu’il s’est passé hier soir, on est extrêmement inquiet du côté policier, explique David Leveau, du syndicat SGP Police FO. On voit que ce sont des groupes organisés, on sait qu’il y a des gens qui vont venir d’un peu partout et qui sont des casseurs professionnels. On voit que la violence monte crescendo et on ne sait pas où elle va s’arrêter."

J.C.