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Manifestation de chercheurs contre la réorganisation de Sanofi

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TOULOUSE (Reuters) - Plus de 300 employés du centre de recherche toulousain de Sanofi ont manifesté jeudi pour s'opposer au projet de...

TOULOUSE (Reuters) - Plus de 300 employés du centre de recherche toulousain de Sanofi ont manifesté jeudi pour s'opposer au projet de restructuration du groupe en France, qui pourrait se traduire par plusieurs centaines de suppressions de postes à Toulouse et Montpellier.

Déclinaison française d'un plan prévoyant deux milliards d'euros d'économies d'ici à 2015, la réorganisation doit toucher, outre l'activité recherche, les fonctions "support" (achats, comptabilité) et l'activité vaccins.

Le groupe pharmaceutique emploie aujourd'hui quelque 28.000 personnes en France, soit un quart de ses effectifs mondiaux, et la CFDT, citant "diverses sources internes et externes", évalue entre 1.200 et 2.500 le nombre de salariés concernés par le plan.

Un comité central d'entreprise a été convoqué jeudi matin à Chilly-Mazarin (Essonne) pour présenter le projet aux représentants du personnel.

Réunis au même moment devant le site toulousain, les grévistes en blouses blanches ont mimé un 'haka', cette danse rituelle popularisée en rugby par la Nouvelle-Zélande, tout en scandant: "La recherche est en danger".

Environ 640 emplois sont menacés à Toulouse et 200 à Montpellier.

"Les discussions concrètes, on les aura en septembre", a déclaré Laurent Besson-Imbert, délégué syndical Sud et membre de l'intersyndicale, qui réclame le retrait du projet.

"La direction emploie la stratégie de l'été meurtrier, juste après les élections, juste avant les vacances. Je trouve ça inhumain", a-t-il ajouté, disant ne pas comprendre une possible fermeture du site de Toulouse, qui a mis au point, en autres, l'anticoagulant à succès Plavix.

"À Toulouse, on a l'exemple d'Airbus: l'investissement dans la recherche prend un temps infini. Là, on nous propose une politique financière de court terme. Ethiquement, ce n'est pas admissible."

Pascale Legoux, représentante CFDT du personnel, évoque de son côté "un sacré coup derrière la cravate" et s'inquiète de l'avenir de la chimiothèque, catalogue de molécules installé sur le site il y a seulement un an, et qui représente selon elle le "patrimoine" du groupe.

"On ne sait pas où on va. Est-ce qu'on va brader notre patrimoine? Est-ce que Sanofi veut fermer sa recherche? On a du mal à comprendre", a-t-elle dit.

Jean Décotte, édité par Jean-Michel Bélot