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Manifestations

Manifestation contre la loi Travail: des militants CGT "ont pris à partie" la police, selon Cazeneuve

Le ministre de l'Intérieur accuse Philippe Martinez de "travestir sciemment ces orientations claires" après les débordements en marge de la manifestation de mardi.

Bernard Cazeneuve a accusé dimanche "des militants de la CGT" d'avoir "pris violemment à partie les forces de l'ordre" au terme de la dernière manifestation contre la loi Travail. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur répond ainsi au leader du syndicat, Philippe Martinez, qui estime que les policiers ont reçu des "ordres" de "non-intervention vis-à-vis des casseurs":

"Depuis le début des manifestations sur la loi Travail, des consignes claires et constantes sont données aux forces de l'ordre (...): usage proportionné de la force publique pour assurer la sécurité des manifestants et des riverains et faire respecter le droit de manifester, et fermeté absolue à l'égard des casseurs."

"Le mardi 14 juin des militants de la CGT ont pris violemment à partie les forces de l'ordre au point de dispersion pourtant convenu avec les organisateurs", dénonce le ministre en retour, accusant Philippe Martinez de "travestir sciemment ces orientations claires".

"Que chacun se désolidarise des violences"

L'ordre public et le droit de manifester ne peuvent être garantis "que si chacun assume sa responsabilité, se désolidarise des violences et de tous ceux qui les commettent en les condamnant clairement, y compris s'ils sont syndicalistes", fait encore valoir Bernard Cazeneuve.

Des déclarations qui rappellent celles tenues par Manuel Valls dans Le Journal du dimanche. "Il y aura dans les prochains jours des discussions entre la préfecture de police de Paris et les organisateurs afin de voir si les conditions sont réunies pour qu'un rassemblement se tienne", a déclaré le Premier ministre, menaçant d'interdire les prochaines manifestations, prévues jeudi et le 28 juin, si la sécurité ne peut être garantie.

1.800 personnes interpellées depuis trois mois

Le Premier ministre avait déjà évoqué "une attitude ambiguë du service d'ordre de la CGT". Le préfet de police de Paris Michel Cadot avait aussi déploré "une forme de solidarité" de certains manifestants de la CGT avec les casseurs. Mercredi, la CGT a pourtant condamné "sans réserve les violences commises" le veille à l'hôpital Necker.

"Toutes les violences se font en dehors des cortèges syndicaux", a encore répliqué dimanche Philippe Martinez, assurant que "les journées d'action seront maintenues".

Selon Bernard Cazeneuve, 1.800 personnes ont été interpellées depuis trois mois, "dont une centaine ont déjà été jugées et condamnées", et "550 policiers et gendarmes ont été blessés" lors d'affrontements ou violences en marge des manifestations.

la rédaction avec AFP