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Les routiers lancent une nouvelle vague de blocages avant les négociations

Des routiers bloquent le site pétrolier de Grandpuits, en Seine-et-Marne, ce mercredi 28 janvier.

Des routiers bloquent le site pétrolier de Grandpuits, en Seine-et-Marne, ce mercredi 28 janvier. - BFMTV

Les routiers ont entamé une nouvelle journée d'action ce mercredi, bloquant sites pétroliers, industriels, et logistiques. Ils tentent ainsi d'accroître la pression sur les négociations, dont la reprise est prévue jeudi.

La reprise du dialogue jeudi avec le patronat n'y change rien: la CFDT Transport, majoritaire dans la profession, s'est lancée ce mercredi dans l'action. Au menu: des blocages de sites pétroliers, industriels et logistiques.

Le syndicat avait annoncé la couleur vendredi, en prévenant qu'il ciblerait des "grands groupes de transport", dont les propriétaires sont adhérents des fédérations patronales (FNTR, TLF et Unostra). Le retour à la table des négociations, prévu jeudi matin sous l'impulsion du gouvernement et de son secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies, ne l'en a pas détourné.

Plusieurs sites pétroliers bloqués dans la nuit

Le coup d'envoi a été donné dans la nuit de mardi à mercredi avec le blocage des zones pétrolières de Lyon, de La Rochelle et de Donges (Loire-Atlantique), selon la CFDT.

En Normandie, les manifestants ont pris pour cible la zone industrielle de la Poudrerie (Oissel), au sud de Rouen, et celle des Herbages à Lillebonne, près du Havre.

"Des camions sont bloqués dans leurs dépôts et ne peuvent pas sortir", a précisé Bruno Petit, un délégué CFDT. "Il s'agit de camions appartenant à des sociétés dont les directions sont impliquées dans les négociations nationales" sur les salaires, selon lui. "La bonne nouvelle, c'est que la mobilisation est plus importante que prévue", s'est félicité Fabian Tosolini, porte-parole de la CFDT Transport, chiffrant à près d'un millier le nombre de militants répartis sur les différents points de blocage.

Sur l'ensemble des actions prévues, seule celle organisée en Ile-de-France a été modifiée, d'après le syndicaliste. Plutôt que de bloquer l'entreprise Citaix, filiale du groupe de transport et de logistique Charles André, implantée à Nangis (Seine-et-Marne), les militants se sont reportés sur la raffinerie de Grandpuits, à quelques kilomètres de là, comme a pu le constater le reporter de BFMTV sur place.

"Aucun camion ne sort" 

A Reims, c'est toute la zone industrielle de la Pompelle qui est bloquée "par plus de 80 personnes", selon le responsable local de la CFDT Transport, Jean-Marie Hommet. "On a six points de blocage. Aucun camion, aucun fourgon ne sort de la zone", a-t-il assuré. D'autres blocages devaient se mettre en place dans la matinée dans le Nord-Pas-de-Calais, en Bourgogne ou encore dans la région Centre.

En plus de ces actions coups de poing, la CFDT a prévu des opérations de filtrage des camions sur certains axes routiers (Lorraine, Bretagne, PACA), accompagnées d'une distribution de tracts pour expliquer les raisons de sa colère. Les poids lourds devaient aussi être immobilisés au péage de Saint-Avold (Moselle), seuls les véhicules légers étant autorisés à passer.

Echec des dernières négociations

La dernière séance de négociations annuelles obligatoires s'est terminée le 20 janvier sur un claquement de porte, le patronat et la CFDT quittant les négociations sur un "constat d'échec". Les chambres patronales proposent une revalorisation de 1% pour les cadres et de 2% pour les coefficients salariaux les plus bas (ceux des salariés les moins qualifiés) de la convention collective, actuellement sous le Smic.

De leur côté, les syndicats exigent une augmentation de 5% pour les quelque 650.000 salariés du transport routier (marchandises, logistique, ambulanciers, conducteurs d'autocar, transporteurs de fonds), en plus de l'instauration d'un 13e mois et de la suppression de la carence maladie.

Depuis l'interruption des négociations, l'intersyndicale (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC) poursuit les blocages et opérations escargot qu'elle mène depuis le 18 janvier. Mais ses actions s'essoufflent chaque jour un peu plus, sauf dans quelques bastions de résistance (Rennes, Caen et Bordeaux).

Mardi soir, elle s'est félicitée de la reprise des négociations, indiquant qu'elle "s'y rendra(it) dans un esprit ouvert, constructif et combatif, avec la volonté que les négociations qui n'ont toujours pas réellement débuté puissent enfin amener à un compromis acceptable pour les salariés".

A.S. avec AFP