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Grève des routiers: les perturbations à prévoir

Routiers au repos. (Illustration)

Routiers au repos. (Illustration) - BFMTV

La grève des routiers est-elle partie pour durer? Les syndicats ont prévenu qu'ils ne cesseront pas leur mouvement avant d'avoir obtenu satisfaction, notamment sur leurs revendications salariales. BFMTV.com fait le point sur les perturbations à venir.

Les routiers ont entamé dimanche soir une grève reconductible pour tenter de peser sur les négociations salariales avec le patronat prévues mardi et jeudi. Ils prévoient de bloquer des routes, des dépôts pétroliers, des centrales d'achats et des sites industriels. L'intersyndicale CGT, FO, CFTC et CFE-CGC a donné le coup d'envoi de ces actions dès 22 heures dimanche.

Elles "dureront au moins jusqu'à mardi", date de la prochaine séance de négociation annuelle obligatoire (NAO) dans le transport routier de marchandises. Une seconde réunion est d'ores et déjà programmée jeudi 22 janvier. Mais la grève pourrait chambouler le calendrier établi.

> Une cinquantaine de points de blocage partout en France

En région parisienne, un premier point de rendez-vous était donné pour la CGT et la CFTC à 21h30 dimanche à la Porte de Montreuil, selon Pascal Goument, de la CFTC-GND. Le convoi devait ensuite rejoindre des militants de FO à la porte de Clignancourt, avant de se rendre au port de Gennevilliers, où était prévu le premier blocage.

"On verra ensuite comment on s'organise dans la nuit", avait indiqué le syndicaliste, alors que des actions sur la plateforme aéroportuaire de Roissy et d'autres zones industrielles au nord de Paris sont également au programme.

En province, les villes de Lyon, Bordeaux, Nantes ou Lille devaient être touchées vers 22 heures, selon Jérôme Vérité, les formes de mobilisation choisies dépendant des décisions que prendront localement les grévistes. Par exemple, en Gironde, ces derniers se rejoindront sur la zone industrielle de Bassens (près de Bordeaux), pour décider de leur action, suivant l'ampleur du rassemblement. Des opérations escargot sont en outre prévues à Marseille ou Nantes.

Plus généralement, le Nord, la Bretagne, la Normandie, l'Aquitaine, le Rhône-Alpes ou la Lorraine sont les régions les plus mobilisées, d'après les syndicalistes.

> De fortes perturbations à prévoir aux entrées de Marseille

Les principaux axes routiers de Marseille devraient connaître d'"importantes perturbations de la circulation" en raison du mouvement de grève, a indiqué le Centre régional d'information et de coordination routière Méditerranée.

Le centre conseille d'éviter de prendre la route entre 6 heures et 9 heures. "Les autoroutes A51, A7, A55 et A50 seront impactées. Il est donc conseillé de se rendre à Marseille si possible avant 6 heures ou de différer son trajet après 9 heures", indique ainsi le CRIRC Méditerranée dans son communiqué.

Les routiers en colère ont prévu de converger lundi matin en "plusieurs points de rassemblement" autour de l'agglomération, où des cortèges doivent se former pour mener des opérations escargot jusqu'aux entrées de Marseille.

> Revendications salariales dont un 13e mois pour tous

Les chauffeurs de car et les salariés du secteur logistique (stockage, magasinage, traitement des commandes, etc.) sont également appelés à cesser le travail pour "refuser la paupérisation et la Smicardisation rampante" de la profession.

Les syndicats réclament "une augmentation du pouvoir d'achat minimum de 100 euros", notamment en portant à 10 euros le taux horaire minimum pour les coefficients les plus bas à l'embauche. En 2014, un seul des quatre coefficients en vigueur dans le transport routier - celui des salariés les plus qualifiés - dépassait le Smic (9,53 euros bruts par heure en 2014), relevé à 9,61 euros pour 2015. "On peut se demander à quoi sert l'argent public dans ces conditions", s'interroge la CGT, évoquant les aides accordées par l'Etat aux entreprises via le pacte de responsabilité et, notamment, le Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

Les organisations syndicales exigent en outre "la mise en place d'un 13e mois pour tous", "la suppression de la carence maladie" et l'ouverture de négociations sur "la gestion des fins de carrière" et "pour une protection sociale plus forte (mutuelle, prévoyance, dépendance)".

Les syndicats se disent résolus à obtenir des engagements de la part des fédérations patronales, quitte à faire durer les négociations. "Il n'est pas question qu'on laisse partir le patronat sans qu'il y ait d'accord", prévient Jérôme Vérité, patron de la CGT Transports. "Ca durera le temps que ça durera. On ne sortira pas de là sans qu'il y ait des choses sur la table", avertit le syndicaliste.

D. N. et A. S. avec AFP