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Gay pride: "Le mariage pour tous n'est que le premier pas"

Le mot d'ordre de la marche des fiertés parisienne de 2012 était "L’égalité n’attend plus !".

Le mot d'ordre de la marche des fiertés parisienne de 2012 était "L’égalité n’attend plus !". - -

Homophobie, transphobie, discrimination, procréation médicalement assistée, gestation pour autrui, don du sang... les revendications pour l'égalité des droits ne s'arrêtent pas au "mariage pour tous". Ces thèmes seront au coeur de la marche des fiertés parisienne de ce samedi.

La gay pride, ce n'est pas seulement une fête. Cette manifestation joyeuse est également un lieu de revendications. Mais après le vote de la loi autorisant le mariage et l'adoption par les couples de même sexe, quelles sont les revendications des associations LGBT (Lesbiennes, Gays, Bi et Trans)? BFMTV.com fait le point avant la marche des fiertés parisienne du 29 juin.

"On a vécu une avancée des droits majeure cette année mais cela s'inscrit dans une démarche plus large", explique Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter LGBT, l'association qui organise l'événement.

> La PMA et la GPA

Si l'année passée, François Hollande était attendu sur ses promesses de campagne avec le slogan "2012, l’égalité n’attend plus!", en 2013, près d'un demi-million de personnes devrait défiler sous le mot d'ordre: "Droits des LGBT: allons au bout de l'égalité". Dans la tête de tous: la légalisation de la PMA (Procréation médicalement assistée) et de la GPA (Gestation pour autrui).

Pour cela, l'Inter LGBT comme le collectif "Oui oui oui" comptent peser de tout leur poids pour que la PMA fasse partie du projet de loi sur la Famille annoncée pour l'automne 2013 par le gouvernement.

> Le droit des personnes transgenres

"En France et dans treize autres pays de l'Union Européenne, on impose aux personnes transgenres d'être stérilisées pour changer de sexe", regrette Bruno Selun, secrétaire de l'Intergroupe LGBT au Parlement européen, un lobby officiel qui regroupe plus de 150 eurodéputés.

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu jeudi 27 juin un avis dans lequel elle recommande à la France d’introduire la notion d’"identité de genre" dans le droit français. Une série de propositions pour faciliter les conditions du changement d’état civil des personnes transgenres a également été émise. Une recommandation bien accueillie par les associations LGBT.

> Le don du sang, reconnaissance internationale des droits, la lutte contre l'homophobie

Lutte contre l'homophobie au quotidien, formation du personnel de l'aide sociale pour détecter un mal-être chez les jeunes homosexuels, combat contre les discriminations au travail… les chantiers sont encore nombreux.

"Les derniers propos de la ministre de la Santé, Mariol Touraine à propos de l'ouverture du don du sang pour les hommes homosexuels n'étaient pas très rassurants, nous allons devoir rester vigilants", annonce Michaël Bouvard, vice-président de SOS-homophobie. "On ne peut pas occulter les avancées, notamment avec le plan contre l'homophobie et la transphobie de Najat Vallaud Belkacem, mais ce n'est que le début, il reste beaucoup à faire", prévient-il.

"Le mariage entre deux hommes en France ne sera pas reconnu en Roumanie, Italie, Allemagne ou Irlande par exemple. Cela pose un problème en cas de souci médical à l'étranger", avance Bruno Selun de l'Intergroupe LGBT au Parlement européen, avant d'ajouter: "Il en va de même pour l'adoption… C'est pour cela que l'on fait en sorte que la question des droits LGBT soit abordée dans les sommets internationaux."

> La dynamique post "mariage pour tous"

"On s'est demandé, il y a un an, si une fois votée la loi sur le mariage et l'adoption par les couples de même sexe, toute la mobilisation n'allait pas retomber. Mais en réalité non, ça n'a pas été le cas. Une bonne partie des gens qui sont descendus dans la rue ces derniers mois restent mobilisés, une dynamique s'est créée", affirme Nicolas Gougain de l'Inter LGBT.

"Le mariage pour tous apporte une énergie supplémentaire", constate Michaël Bouvard de SOS-homophobie, "ce sera la première marche des fiertés parisienne depuis que la loi est votée, ce sera donc une célébration ! Mais il faut faire plus, ce n'est que le premier pas."

Entre les chars, les costumes colorés, la musique et la fierté de son identité, des slogans s'afficheront dans le défilé comme l'assure Nicolas Gougain: "C'est une marche festive et revendicative."

Marc Pédeau