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Manifestations

Après le cas Leonarda, mobilisation pour un lycéen expulsé en Arménie

Mercredi, des élèves du lycée professionnel Camille-Jenatzy ont protesté davnt le rectorat de Paris contre l'expulsion de Khatchik Kachatryan

Mercredi, des élèves du lycée professionnel Camille-Jenatzy ont protesté davnt le rectorat de Paris contre l'expulsion de Khatchik Kachatryan - -

Khatchik Kachatryan, élève dans un lycée parisien, a été arrêté et expulsé vers son pays d'origine il y a une semaine. Indignés, des lycéens ont manifesté mercredi devant le rectorat. La mobilisation se poursuit ce jeudi.

"Le cas Leonarda" n'est pas un cas isolé. Samedi dernier, un jeune Arménien sans-papiers de 19 ans, élève d'un lycée à Paris, a été arrêté puis expulsé vers son pays d'origine.

Mercredi, ses camarades, rejoints par d'autres élèves de la capitale, ont protesté devant le rectorat pour dénoncer la politique d'expulsion des élèves étrangers, et demander le retour de Khatchik Kachatryan.

La mobilisation se poursuit ce jeudi matin devant le lycée où le jeune homme était scolarisé.

Risque d'emprisonnement

"Khatchik, reviens", par ces mots, les élèves du lycée professionnel Camille-Jenatzy dans le XVIIIe arrondissement de Paris espèrent le retour de leur camarade Khatchik Kachatryan. Scolarisé en classe de CAP entreposage, il a été arrêté le 19 septembre, jour de son anniversaire, puis remis au centre de rétention administrative de Vincennes pour être ensuite expulsé en Arménie cinq semaines plus tard.

Là-bas, le jeune homme risque l'emprisonnement. "Il était demandeur d’asile, lycéen, bien qu’on ait prouvé qu’il risquait la prison dans son pays, il est recherché par l’armée, car considéré comme déserteur", explique Dante Bassino, responsable CGT Education à Paris.

D'après le Réseau éducation sans frontières (RESF), Khatchik, jugé lundi pour insoumission, devrait dans tous les cas intégrer l'armée pendant deux ans. Il encourt trois à cinq ans de prison.

Nouvelle mobilisation

L'expulsion de Khatchik ou encore celle de Leonarda, la collégienne kosovare renvoyée dans son pays le 9 octobre, heurte tant les élèves que les associations. "On est particulièrement choqués. Depuis 2006 à Paris, on n’avait pas eu d’expulsion de lycéen...", rappelle Brigitte Wieder de RESF.

Des politiques aussi se sont mobilisés. Dans une tribune, intitulée "Non à l'expulsion des lycéens sans papiers", plusieurs personnalités, dont l'adjointe au maire de Paris et candidate PS aux municipales Anne Hidalgo, demandent à François Hollande d'intervenir dans ce dossier: "Nous regrettons profondément l’expulsion de Khatchik du territoire français. Nous nous adressons au président de la République pour permettre le retour en France de Khatchik, comme cela a été possible pour Suzilène, Taoufik, Mohamed, Ilyes et Najlae lycéens de toute la France, expulsés puis revenus grâce aux mobilisations entre 2005 et 2011".

La FIDL, syndicat lycéen, appelle à une nouvelle mobilisation ce jeudi, à partir de 11h, à Nation.

Selon RESF, 44 mineurs, dont 35 étaient scolarisés, ont été expulsés de France en 2012.

Mélanie Godey