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Manifestations

Appels à manifester : pour le moment, le calme demeure

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Les caricatures parues dans Charlie Hebdo et le film anti-Islam pourraient être à l'origine de nouvelles manifestations en France. Le calme demeurait samedi matin, mais la police reste sur le qui-vive.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls l'a assuré vendredi, il n'a "pas d'inquiétude" à avoir, ce week-end, sur l'attitude de la communauté musulmane envers les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo.

Pourtant, des appels au rassemblement continuent à être lancés dans plusieurs villes de France. Et, de fait, les autorités sont sur le qui-vive. Quelles sont les villes concernées ? Comment les forces de l'ordre se sont préparées ? Revue de détails.

• Quelles sont les villes concernées ?

Selon le ministère de l'Intérieur des manifestations pourraient avoir lieu dans "les grandes agglomérations". Les villes de "Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen et Toulouse", sont ainsi évoquées.

A Paris, deux manifestations prévues samedi ont été interdites par la préfecture de police.

A Lille, plusieurs manifestations ont également été interdites. Le préfet du Nord a pris un arrêté qui court du samedi 8h au dimanche 20h.

A Lyon, selon Press Afrik, un appel avait été lancé sur Facebook avait d'être retiré. L'auteur de ce message qui préfère garder l'anonymat explique ce retrait par une volonté d'apaisement.

A Marseille, ville où le ministre de l'Intérieur était en déplacement vendredi, un responsable d'une mosquée de quartier a indiqué qu'il braverait l'interdiction pour manifester de manière pacifique.

• Comment se préparent les autorités ?

"Des dispositifs adaptés sont et seront mis en place partout où cela sera nécessaire", assure le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, qui a fait état de "la présence de CRS et de gendarmes mobiles, d'une part pour protéger les lieux symboliques et sensibles, et aussi pour prévenir tout rassemblement non autorisé".

A Paris, la police est en alerte maximale. Un important dispositif policier a été déployé aux abords de la Mosquée de Paris, où la situation est restée calme samedi matin. Une quinzaine de fourgons CRS et des voitures banalisées étaient stationnés à proximité de la mosquée et de nombreux policiers en civil, talkie-walkie à la main, patrouillaient dans le quartier.

Le dispositif policier était également marqué place du Trocadéro et aux abords de la Concorde.

• Quelles sanctions pour les manifestants ?

Si les organisateurs persistent et maintiennent leur manifestation, ils risquent six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende.

• Quelles sont les consignes des responsables du culte musulman ?

Le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur a appelé les croyants à garder leur calme. Le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane se positionne sur la même ligne, invitant les musulmans à ne pas "tomber dans le piège".

Le président du Conseil du culte musulman a réitéré vendredi matin sur RFI, son appel "à ne pas manifester". Mohammed Moussaoui a estimé que si "l'indignation des musulmans de France est légitime, le contexte actuel fait que manifester dans les rues n'est pas la solution".