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Logement

Fin de la trêve hivernale: les expulsions de nouveau possibles

Façade d'immeuble à Rouen, le 28 août 2012.

Façade d'immeuble à Rouen, le 28 août 2012. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Ce 1er avril marque la fin de la trêve des expulsions locatives. Bien que retardée de 15 jours cette année, elle reste une angoisse pour des milliers de ménages.

La date du 1er avril n'est pas forcément synonyme de plaisanterie pour tout le monde. Avec le mois de mars s'est achevée la trêve hivernale, en vigueur depuis le 1er novembre: depuis 6 heures ce mardi, les expulsions locatives sont de nouveau possibles.

Selon les chiffres de la Fondation Abbé-Pierre, plus de 115.000 familles ont fait l'objet d'une décision judiciaire d'expulsion en 2012, et environ 12.000 ont abouti à une expulsion par les forces de l'ordre. La Fondation estime néanmoins que 50.000 ménages sont contraints de quitter leur logement chaque année: la plupart, par honte ou par pression du propriétaire, abandonnent en effet les lieux avant le jour J.

Selon Patrick Doutreligne, de la Fondation Abbé-Pierre, environ 30% des gens à la rue s'y sont retrouvés à la suite d'une expulsion. Certains sont hébergés par des membres de leur famille ou par des amis. D'autres se retrouvent à l'hôtel ou en centres d'hébergement.

Un répit de 15 jours cette année

Pour éviter au maximum d'en arriver à ces extrémités, le président de la Chambre nationale des huissiers de justice, Patrick Sannino, exhorte les personnes menacées à prendre contact avec eux "le plus tôt possible". En amont, l'huissier peut en effet proposer d'échelonner la dette, d'aider à obtenir des aides, voire d'alerter les travailleurs sociaux.

La reprise des expulsions, qui a été retardée de 15 jours cette année, coïncide par ailleurs avec la remise à la rue de sans-domicile fixe, accueillis pendant l'hiver dans des places d'hébergement temporaires, dont la majorité ferme avec le retour des beaux jours.

M. T. avec AFP